L’Assomption au Petit-Cap

Year
1910
Month
10
Day
6
Article Title
L’Assomption au Petit-Cap
Author
Un Auditeur
Page Number
1
Article Type
Language
Article Contents
L’Assomption au Petit-Cap La succursale Lajeunesse du Petit-Cap compte 72 membres sur 56 familles. Pas mal, n’est-ce pas, les amis? Il faut bien qu’il ait de l’activité quelque part pour arriver à un si beau résultat. C’est que, messieurs, de ce petit coin de notre belle grand paroisse, chacun y met de la bonne volonté; et où il y a de la bonne volonté, il y a de l’entente; et où il y a de l’entente, il y a de l’union; et avec l’union on arrive toujours au meilleur succès. Voilà tout le secret des bons Acadiens du Petit-Cap. Si cet exemple était imité dans tous les centres acadiens où il y a des succursales, notre Société de l’Assomption atteindrait bientôt son but, qui est d’unir sous le même drapeau tous les Acadiens-français. Au Petit-Cap tous les chefs de familles, ainsi que tous les jeunes gens susceptible d’être membres de l’Assomption, en font partie. Mais leur zèle ne se borne pas à si peu, ces braves et véritables patriotes mettent tous leurs efforts, et ils réussissent, à honorer du beau titre d’assomptionniste tous les vieux « grand-pères. » Une des choses qui ont peut-être le plus contribué à leur faire obtenir cette apogée, c’est le fait de convoquer souvent des assemblées publiques. Ils savent profiter de toutes les occasions et toutes les occasions leur profitent, car ils se rendent en foule à toutes ces assemblées. Dimanche dernier une assemblée, dans l’intérêt de l’Assomption était convoquée pour 6½ heure du soir, Une assemblée tout-à-fait improvisée que celle-ci, mais elle n’en fut pas moins intéressante pour cela. Les réunions de ce genre, voyez-vous, sont un peu comme les voyages. Ne sont ce pas les voyages les moins préparés, souvent, qui sont les plus heureux? Nous avons déjà annoncé que M. l’abbé A. V. Landry avait souvent adressé la parole dans des circonstances semblables, or, il y était encore dimanche dernier, et comme toujours, il a su intéresser vivement son auditoire. Cette fois, il était accompagné de son jeune frère André V. Landry, aussi patriote que lui, et, nous osons dire, non moins éloquent. En effet, présenté à l’assemblée par le président local. M. Thomas Richard, M. Landry, par un discours tout-à-fait bien pensé et débité avec chaleur et conviction, a su, comme on dit, tenir son auditoire suspendu à ses lèvres, trois quarts d’heures durant. Il a émis, avec originalité, de belles idées et plusieurs beaux principes qui profiteront beaucoup à ceux qui étaient présents, et qui profiteraient également à tout le monde s’ils étaient prêchés plus souvent. En voici un petit résumé au profit de ceux qui auront la patience de lire ce petit article. D’abord il remercie chaleureusement les dames et les demoiselles de s’être rendues en aussi grand nombre, car, dit-il, les dames ont joué un grand rôle lors de la fondation de notre société aux Etats-Unis, rôle qu’elles peuvent jouer ici au pays natal, en portant le même intérêt à toutes ces réunions… Les femmes ont joué un grand rôle dans notre histoire passée, or elles ont besoin, comme nous, de s’en instruire, car, elles sont pour beaucoup dans le succès et les gloires futures… Il faut être patriote assez pour se dire Acadien; et pour prouver qu’on est véritablement Acadien, il faut appartenir à l’Assomption; et pour montrer qu’on est bon assomptionniste, il faut assister aux assemblées… Nous, Acadiens français, ne sommes pas des émigrés sur cette terre d’Amérique, mais bien les premiers colons;… nous sommes des vaincus, il est vrai, mais si nous avons déposé les armes, nous ne les avons pas déshonorées… Nous n’avons pas raison d’avoir honte ni être timide envers les autres nationalités… Nous avons des droits dans cette belle Acadie, et nous avons droit de les demander et de les faire valoir… Supportons et encourageons, avant toutes autres, nos sociétés et nos compagnies d’assurance nationales françaises. La Société l’ « Assomption » la première, et ensuite, selon nos moyens et nos besoins, les « Artisans Français » « L’Alliance Nationale », et enfin « La Sauvegarde » dont je suis l’humble représentant dans ce comté… Supportons et encourageons nos presses acadiennes… Supportons et appuyons notre clergé, nos hommes d’Etat et de profession… Avant de terminer, il dit aussi un mot sur l’éducation. L’orateur fut vivement applaudi. La soirée se termina par le chant de l’ « Ave Maris Stella » suivi de « God Save the King. » Un Auditeur. 28 septembre 1910.