La Fête Nationale à la Haute Aboujagane

Year
1910
Month
9
Day
8
Article Title
La Fête Nationale à la Haute Aboujagane
Author
Patriote
Page Number
8
Article Type
Language
Article Contents
La Fête Nationale à la Haute Aboujagane Journée du Dimanche, 14 août A 9½ heures, les membres de la succursale locale de la société L’Assomption, décorés de leur insigne, défilèrent processionellement de la salle à l’église, ayant la bannière de l’Assomption en tête et en chantant à l’unisson et avec entrain l’Ave Maris Stella. A leur entrée à l’église, l’orgue, touché par les doigts habiles de M. Stanislas Bourgeois, jouait une magnifique marche. L’église pour la circonstance avait revêtu ses ornements de fête et les autels disparaissaient sous d’immenses gerbes de fleurs naturelles. Tout disait au cœur acadien que l’on fêtait « Celle » qui fut choisie pour la patronne des descendants des vaillants preux de 1755. Le tricolore-étoile se déployait gentiment à la brise estivale rappelant aux acadiens qu’ils ont, comme tous les autres peuples de la terre, leur étendard et leur signe de ralliement. A 10 heures la messe commence : elle est célébrée par le révérend Henri D. Cormier, curé de la paroisse. La messe du Second Ton fut admirablement bien exécuté sous l’habile direction de M. Philippe Melanson, maître-chantre bien connu des environs. Au chant du « Gaudeamus » tous les cœurs acadiens battaient dans les poitrines et se réjouissaient d’avoir Marie pour patronne et pour mère. A l’offertoire on chanta ce cantique si cher au peuple acadien et si agréable à la reine du Ciel : Reine d’Acadie, Nous te saluons. O Vierge Marie, En toi nous croyons. Quelque cent compatriotes s’approchèrent en corps du Banquet Sacré, montrant par la leur foi et leur amour pour « Celle » qui a veillé et qui veille encore sur l’Acadie. Le spectacle était touchant. Pendant ce temps le chant de l’Ave Maris Stella faisait retentir les voûtes du temple. Le révérend curé laissa parler son cœur sur les gloires et les prérogatives de Marie, et sur l’heureuse idée qu’ont eue nos chefs de 1881 de choisir cette bonne mère comme patronne de notre petit peuple, et sa glorieuse Assomption comme fête nationale. Après la messe, M. Stanislas Bourgeois, jeune étudiant au collège St-Joseph, nous donna une belle marche de son répertoire. Journée du lundi, 15 août. De bonne heure le matin l’étendard acadien flotte et la cloche qui sonne à toute volée invite les vaillants paroissiens de la Haute Aboujagane à venir prier et fêter leur sainte patronne. La messe commença à 9 heures, et une cinquantaine de de jeunes enfants qui avaient fait leur première communion il y avait un mois, vinrent de nouveau s’asseoir au Banquet Eucharistique afin puiser de nouvelles forces. Venite ad me, omnes qu laboraste et onerati estes, et ego reficiam vos; Venez tous à moi, vous qui travaillez et qui êtes fatigués et je vous soulagerai. Pendant le communion Mlle Edmée Melanson et M. Aimé Goguen chantèrent « L’Ange et l’Ame. » A l’offertoire le chœur chanta (illisible) l’ « Ave Maris Stella. » Le reste de la journée se passa fort agréablement et tout nous disait que c’était le 15 d’août que l’on célébrait. Patriote.