Anniversaire d’une importance nationale

Year
1910
Month
7
Day
28
Article Title
Anniversaire d’une importance nationale
Author
---------
Page Number
02
Article Type
Language
Article Contents
Anniversaire d’une importance nationale Nous avons laissé passer inaperçu, sans y avoir fait même plus petite allusion, le trentième anniversaire de la grande convention française tenue à Québec le 23 juin 1880. Avouons-le à notre grand regret, nous ne connaissons pas notre histoire, même notre histoire contemporaine. Le peuple n’a pour les travaux d’un caractère historique que la plus froide indifférence. L’étude de notre histoire nationale est un sujet qui s’impose à l’attention publique. Elle n’entre point dans le cadre de l’enseignement donné dans les écoles publiques et le devoir de l’encourager et de la répandre plus généralement semblerait être du domaine de nos institutions et sociétés nationales. Plusieurs succursales de la Société l’Assomption, notamment celle de Moncton, ont sous ce rapport donné un bel exemple, digne d’émulation, en invitant leurs membres et le public en général à aller entendre d’instructives conférences sur l’histoire de l’Acadie. C’est à la convention de Québec que furent jetées les bases de notre organisation nationale. Invités à assister à ce congrès, où étaient représentées toutes les branches de la race française sur le continent américain, les Acadiens répondirent avec empressement à cet appel fraternel. Ils constituèrent ce qui fut appelé la Septième Commission de la convention et, à l’ombre des murs hospitaliers de la vieille cité de Champlain, ils ébauchèrent les plans de la convention nationale qui, l’année suivante, réunie à Memramcook, devait faire le choix de l’Assomption comme fête nationale. Les délibérations de la Septième Commission furent présidées de la Septième Commission furent présidées par M. Gilbert A Girouard, député de Kent au fédéral, et M. Pascal Poirier en fut le secrétaire. Nous trouvons dans le procès-verbal de la commission la liste des personnes présentes : « M. G. A. Girouard, M. P., M. U. Johnson, M. P. P., M. l’abbé Michaud, Révd Père Bourgeois, M. l’abbé F. X. Cormier, l’hon. P. A. Landry, M. P. P., M. l’abbé Richard, l’hon. J. O. Arsenault, M. P. P., M. N. Robidoux, M. N. Fontaine, M. Pascal Poirier et les personnes suivantes que le comité s’est adjointes : Révd Père C. Lefebvre, C. S. C., MM. le Dr Boissy, A. D. Richard, le shérif Girouard, Narcisse Landry, Olivier LeBlanc, Valentin Landry, Dosithée Richard, Moïse Barrieau, Edouard Girouard, J. L. Richard, Jean Vautour, Louis Quaissy, Azarie Mirauld, Frs. Fontaine, Saul Fontaine. Joseph Dalpé, Pierre Richard, Thomas Allain, Jude Cormier, Didier Bourgeois, Damien Gallant, Onésime Léger, Anselme Girouard, Daniel D. Landry, G. D. LaForest, M. D., Etat du Maine, hon. Stanislas Poirier, MM. Gilbert Desroches, Etienne E. Gallant, Prosper Poirier. » - Cette réunion eut lieu il n’y a que trente ans. Combien de ces patriotes sont déjà descendus dans la tombe? - La commission adopta les résolutions suivantes : « Proposé par M. l’abbé F. X. Cormier, secondé par le Révd Père Bourgeois, qu’une convention composée de délégués nommé par les Acadiens de l’Ile du Prince-Edouard, de la Nouvelle-Ecosse et du Nouveau-Brunswick, soit convoquée à Memramcook, au mois de juillet de l’année prochaine (1881), pour s’occuper des intérêts généraux des Acadiens. –Adopté. « Il est proposé par M. l’abbé Michaud, secondé par M. l’abbé Cormier, que le comité exécutif de cette convention soit maintenant nommé et qu’il se compose de l’hon. P. A. Landry, président; l’hon. J. O. Arsenault, vice-président; M. G. A. Girouard, secrétaire; et de MM. Urbain Johnson, Stanislas Poirier et Prosper Paulin, avec pouvoir d’ajouter à leur nombre. –Adopté. Le comité exécutif se rassembla à Shédiac le 10 mai 1881, et il fut alors résolu que la première convention générale des Acadiens aurait « lieu à Memramcook mercredi et jeudi, les 20 et 21 juillet. » « De la convention de Québec de 1880 naquit le congrès tenu à Memramcook l’année suivante, » dit l’hon. sénateur Pascal Poirier, dans son introduction au « Conventions Nationales ». « Les délégués acadiens qui s’étaient réunis à Québec venaient de tous les points des Provinces Maritimes, et la plupart ne se connaissaient point entre eux. Les groupes français qu’ils représentaient n’avaient jamais, non plus, eu l’occasion de se rencontrer auparavant; de s’enquérir, de s’émoyer les uns des autres; de se serrer la main; de pleurer ensemble en regardant le passé; de s’agenouiller au pied du même sanctuaire, et, après s’être relevés, de se dire dans la douce langue des aïeux : l’Acadie n’est pas morte! c'est la volonté de Dieux qu’elle vive! « Disjointe, avant la réunion de Québec, l’Acadie en repartit unie, l’espoir dans l’âme, et le cœur fortifié. Elle s’était retrouvée et avait trouvé des frères : les Canadiens Français. » L’an prochain, nous célèbrerons le trentième anniversaire de la convention de Memramcook, qui fut sans conteste le plus important de tous nos congrès.