Nouvelle-Ecosse - Clare

NOUVELLE-ECOSSE Clare La récolte du foin sera excellente dans cette partie du pays. On ne peut dire la même chose des patates; elles pourissent dans la terre. Les gens vendent leur bois de chauffage au prix de $4.00 la corde ce qui montre que ce genre de trafic n’est pas mauvais dans le moment. Le reste du bois se vend en proportion. Un très-grand nombre de goëlettes sont employées dans le transport du bois de corde entre ici et les Etats-Unis. La goëlette Edith, propriété de M. F. X. Vautour, est attendue ici de jour en jour. La goélette Sainte-Marie, capt. Geo. Maillet, propriété de notre vaillant industriel, M. Louis A. Melanson, est arrivée à Church Point, de retour de Boston, où elle avait débarqué une cargaison de melasse qu’elle avait prise aux Iles Espagnoles. Elle est partie de Church Point hier avec une cargaison de planches en route pour les mêmes îles. La Sainte-Marie, goëlette à trois mâts, est la plus belle goëlette qui ait jamais été bâtie sur nos côtes. Si elle était gréée en brigantin, on dit qu’aucune autre voilier ne pourrait la passer. M. Lézin Pothier a fait subir de grands travaux de réparations au moulin à scie qu’il a acheté des MM. Raymond, le printemps dernier. M. Léon B. Comeau se fait actuellement construire une belle résidence en arrière de Saulnierville, près de chez M. Maximjn C. Comeau. Pendant la messe à Church Point, dimanche, à laquelle nous avons eu l’honneur d’assister, M. l’abbé Gay a fait allusion, à la suite du prône, à la question qui préoccupe aujourd’hui les gens du comté, c’est-à-dire le Mémorial Sigogne—une institution française pour nos Acadiens. Il a parlé de l’importance de l’œuvre et a invité ses paroissiens à favoriser l’entreprise de tous les moyens possibles. Il a aussi parlé des assemblées auxquelles nous avons fait allusion nous-mêmes il y a quelques semaines. Cette question d’élever un monument à la mémoire de feu l'abbé Sigogne n’est agitée que depuis quelques semaines, mais on peut dès aujourd’hui, grâce au patriotisme de nos gens Acadiens du comté et surtout du territoire de Clare compter sur le succès de l’entreprise. C’est une question d’honneur à laquelle se trouve intimement attaché une question d’avenir—l’éducation de notre jeunesse acadienne. Va sans dire cette éducation sera une éducation française dirigée d’après des principes modernes d’enseignement. Nos jeunes gens puiseront une instruction religieuse et commerciale, une instruction pratique. Tous doivent se faire un devoir de favoriser une œuvre d’aussi haute importance eu égard à l’avenir intellectuel de nos descendants d’origine acadienne dans ce joli coin de la patrie. Le magnifique navire des MM. Burrill & Co., du Petit-Ruisseau, sera lancé le dix du mois d’août. Ce navire sera d’une capacité de près de 2000 tonneaux. M. Thomas Gaudet, est à l’article de la mort à la Pointe de l’Eglise. M. Gaudet a une inflammation à la jambe. Il est aujourd’hui sous les soins habiles du Dr. Barnaby, mais ce dernier désespère de pouvoir le sauver. M. Gaudet qui est aujourd’hui âgé d’une trentaine d’années avait déjà été abandonné par plusieurs médecins.