le mémorial Sigogne

Newspaper
Year
1889
Month
7
Day
17
Article Title
le mémorial Sigogne
Author
Alph. B. Parker
Page Number
02
Article Type
Language
Article Contents
LE MEMORIAL SIGOGNE Ce n’est pas sous la forme de colonnes en même temps inutiles et vaniteuse de granit ou de marbre, que doit être commémoré le nom d’un grand bienfaiteur—d’un héros chrétien, mais, si possible, l’histoire de ses sacrifices et ses triomphes devraient être perpétuée de la manière qu’il aurait choisie lui-même, à savoir par une continuation active de ses propres travaux et de ses bonnes œuvres. Aujourd’hui s’offre aux Acadiens de la Nouvelle-Ecosse une occasion (surtout à ceux qui habitent les deux comtés qui furent sanctifiés par la présence même de l’apôtre des Acadiens— Digby et Yarmouth) d’une pierre frapper deux coups — honorer la mémoire d’un bienfaiteur et se faire un bien réel à eux-mêmes et aux générations futures. Pendant des années nous avons déploré et gémi en commun, sur le manque d’éducation supérieure pour nos jeunes gens; pendant des années nous avons déploré les circonstances malheureuses qui empêchaient la jeunesse acadienne-française de remplir dans l’église et dans l’état les positions auxquelles elle avait droit, et qui avaient déjà été occupées par leurs frères plus heureux dans les provinces sœurs. Les ressources et les moyens en vue d’arriver à cette fin si grandement à désirer n’étaient pas mûrs pour l’accomplissement dans le passé, mais aujourd'hui la plus haute autorité dans les provinces maritimes a apposé son seing sur notre projet; et ainsi favorablement commencé, nous avons la confiance que la réalisation heureuse de nos espérances est assurée. Aux Acadiens de cette province surtout, à leurs frères exilés, à leurs connaissances et leurs parents dans les provinces sœurs et à tous ceux qui ont à cœur l’avancement d’une nation, incombe la responsabilité de mener à une prompte et heureuse fin ce plan conçu dans le doute et la crainte, mais merci à l’encouragement auguste auquel nous avons fait allusion, exposé aujourd’hui par l’entremise de ces colonnes, avec confiance et espoir. Voici, en résumé, les grandes lignes de notre projet proposé. Dans toutes les paroisses de la Nouvelle-Ecosse Occidentale, avec l’autorisation des pasteurs respectifs (tous des hommes brûlant de zèle pour l’avancement de leur troupeau) nous aurions des personnes nommées pour solliciter et percevoir les souscriptions des paroissiens, en faveur de la construction sur quelque point central, d’une institution où nos jeunes gens pourraient puiser une éducation supérieure. Sa Grandeur Mgr l’archevêque, comme notre chef et notre père, choisirait la place et déciderait de quelle manière un tel établissement serait dirigé. Pour exposer cette question d’une manière plus proéminente devant notre peuple, on pourrait convoquer des assemblées; des hommes compétents et énergiques passeraient par toutes les maisons recevant les moindres comme les plus rondes contributions (car une moyenne de quelques centins par individu formerait bientôt une grande somme) et dans les colonnes de L’EVANGÉLINE seraient enrégistrés à quelques semaines d’intervalle les noms des donateurs et les montants donnés, tandis que l’argent même serait versé au crédit ou fond du Mémorial Signognet dans la Banque. J’accepterais volontiers de prendre sur moi les devoirs onéreux de Trésorier-intérimaire et d’organisateur des percepteurs, des assemblées, etc., jusqu’à ce que le trésor serait au complet, époque où Sa Grandeur Mgr. l’archevêque l’employerait en vue de la fin proposée. A vous donc Acadiens, et à tous ceux qui désirent de voir les moyens de recevoir une éducation supérieure donnés à un peuple, brûlant de la soif de la science, j’en appelle aujourd’hui avec confiance. Notre chef suprême ecclésiastique dans cet archidiosèse a donné sa sanction cordiale à l’œuvre de la collection des fonds, et sa sagesse et son expérience seront la lumière qui guidera cette entreprise dans laquelle nous sommes engagés. Les membres du clergé qui dérigent [sic] avec tant de zèle les paroisses florissantes de notre entourage, aideront de la voix et par l’exemple : courage donc! pour la tâche. Dans un temps très-peu éloigné, les noms des percepteurs, les dates des assemblées, etc., etc., seront annoncés par ces colonnes : et toutes autres informations seront fournies avec joie par le soussigné. D’ici là toutes contributions seront cordialement reçues et promptement accusées, mais il serait préférable que les percepteurs nommés pour chaque paroisse reçussent tout ce qui sera donné. Souvenez-vous que la moindre somme est importante; c’est le denier de la veuve qui plaît à Dieu. Qu’une généreuse rivalité naisse entre les paroisses; que ceux qui demeurent hors des comtés les plus intéressés n’envisagent pas la chose froidement, mais raconnaissant [sic] tous, qu’enfin l’aurore d’un jour favarable [sic] pour les Acadiens de la Nouvelle-Ecosse Occidentale s’est montré à l’horizon du monde de l’éducation aident du cœur et de la main en vue de l’érection de ce monument des plus pratiques et des plus durables — un établissement d’éducation — à la mémoire de l’abbé Sigogne. ALPH. B. PARKER, curé. St. Bernard, Co. de Digby, N.-E.