La Statue-Lefebvre

Year
1910
Month
2
Day
24
Article Title
La Statue-Lefebvre
Author
A. D. Cormier, Ptre, C. S. C.
Page Number
02
Article Type
Language
Article Contents
La Statue-Lefebvre Hâtons-nous d’appliquer le baume de la consolation sur les plaies de mon cher ami, le correspondant de l’Evangéline du 16 courant, « Un ami de regretté Père Lefebvre. » C’est mon ami, puisque les amis de nos amis sont nos amis. Et tout d’abord disons à ce cher ami qu’il se trompe lorsqu’il dit que ce sont les québécois qui ont la primeur de ce qui concerne le projet d’élever une statue au Père Lefebvre. Mais non, mille fois non, ce projet est en branle depuis près de deux ans; nos journaux acadiens en ont parlé à plusieurs reprises, ils ont annoncé des assemblées d’organisation; la presse anglaise de nos provinces en a fait mention à plusieurs reprises. Mon ami serait-il de ceux qui ont des yeux et qui ne voient pas, des oreilles et qui n’entendent pas? Il parle d’autres bonnes et belles œuvres auxquelles il parle d’appliquer les derniers que l’on va mettre dans une niche. L’une n’exclut pas les autres; que mon ami se mette à l’œuvre, qu’il les préconise, je suis certain que le succès couronnera ses nobles efforts. « L’enthousiasme ne manque jamais quand il s’agit d’une œuvre vraiment patriotique. » Vous l’avez dit, et bien dit, mon ami. Et je vais en donner la preuve immédiatement, en citant quelques-unes les lettres que la comité exécutif a reçues relativement à la statue-Lefebvre : Sa Grandeur Mgr Casey m’écrit : « Il m’est fort agréable d’avoir été nommé président honoraire du pèlerinage projeté à la bonne Sainte Anne, et je compte y assister en personne. » Voici une lettre de Mgr le Grand-Vicaire Dugal, bien explicite, n’est-ce pas : Québec, 25 septembre, 1909. L’Honorable Juge P. A. Landry, Dorchester, N.B. Monsieur le Juge, Votre lettre du 20 courant, après avoir nécessairement fait un stage d’une journée à Saint-Basile où elle était adressée, m’arrive aujourd’hui à Québec où je dois résider pendant le temps du Concile Plénier; de là ma réponse en apparence tardive. J’apprécie l’honneur qui m’est offert de mettre mon humble nom sur la liste des Vice-Présidents honoraires du comité ecclésiastique et je me rends très volontiers à votre désir. J’ai trop aimé le bon Père Lefebvre et je comprends trop la grandeur et la magnificence de son œuvre pour ne pas encourager tout ce qui peut entretenir et perpétuer la reconnaissance qui lui est due. Je souhaite donc de tout cœur que votre noble projet soit couronné d’un plein succès et je vous prie de me croire, Monsieur le Juge, Votre humble et sincèrement dévoué serviteur en N.S., L. N. Dugal, Ptre., V. G. Et cette autre du vénérable et savant curé de la Grand’Anse : Grand Anse, N. B., sept 29, 1909. L’hon. Juge Landry, Dorchester, N. B. Cher Monsieur, On ne peut trop honorer la mémoire du Père Lefebvre, et je suis vraiment content d’apprendre qu’on se propose de lui ériger une statue. Je vous enverrai mon obole plus tard. Si mon nom comme un des vice-présidents de votre société peut vous être utile, mettez le sur votre liste, je n’y ai pas la moindre objection. Votre tout dévoué S. J. Doucet, Ptre. De M. le curé Savage : « Moncton, 26 nov. 1909. « Votre faveur au sujet de l’usage de notre salle au profit de la statue Lefebvre m’est arrivée et de tout cœur je me rends à votre demande. Je regrette que mes engagements m’obligent à m’absenter ce jour là, mais soyez assuré que toute démarche pour honorer la mémoire de l’illustre défunt recevra ma plus cordiale coopération. Et veuillez donner à votre comité l’assurance que bien que novice en fait de pèlerinage à côté de certains autres que je pourrais nommer, s’il est quelque chose que je puisse faire pour venir en aide à votre comité, je suis à sa disposition. » M. l’abbé J. O’Flaherty, de St-Andrews, ancien élève du collège St-Joseph, s’inscrivait, le 3 novembre dernier, pour $100 à $150 pour l’érection de la statue Lefebre. M. le Grand-Président Général de la Société l’Assomption, Clarence F. Cormier, de Waltham, à la date du 25 septembre 1908, m’écrivait une fort belle lettre dont j’extrais ce passage : « Ainsi que vous le dites la convention de St-Joseph a adopté une résolution que toutes les succursales soient demandées de contribuer à l’achat de cette statue, que nous désirons tous voir placée, bientôt, « au pinacle du Monument Lefebvre ». Je suis donc heureux de vous donner mon appui dans cette démarche. » M. Pius Michaud, député du comté de Victoria à la Chambre des Communes, m’écrivait à la date du 30 octobre 1909 : « Reçu votre lettre datée du 30 de septembre dernier m’annonçant que j’avais été désigné pour un des membres du comité Exécutif à propos de la Statue Lefebvre. L’idée d’ériger un monument au Père Lefebre est belle et je n’ai aucun doute que les anciens élèves de l’Université du Collège St-Joseph seront fiers d’avoir l’occasion de témoigner leur estime au fondateur de cette belle institution de Memramcook. » Un ancien élève de St-Joseph, M. Emile Dubé, de Fraserville, adressait, le 10 janvier, à notre président, M. le Dr. Belliveau, une belle lettre dont j’extrais ce passage : « Je vous remercie de l’honneur qui me fait plaisir, car pour le Père Lefebvre, je ne pourrai jamais en faire ou dire assez de bien. J’inclus un chèque pour mon humble souscription. » De M. Fred. C. Maillet : Scott Mills, N. B., janvier 17, 1910. Révérend A. D. Cormier, Ptre, C. S. C., Dorchester N. B., Révérend Monsieur, Votre circulaire adressé aux Succursales de la Société Mutuelle de l’Assomption m’est parvenue ici, et par (illisible) j’en accuse réception. Quoi ne faisant pas partie d’aucune Succursale de la dite Société, je puis vous donner l’assurance qu’avant la clôture définitive je vous remettrai ma souscription personnelle, car le but est trop noble pour qu’aucun Acadien puisse y refuser sa part. Vous souhaitant tous le succès que vous méritez dans cette noble entreprise j’ai l’honneur de me souscrire. Votre très dévoué et respectueux serviteur en U. C. P. Fred C. Maillet. De M. Adolphe Ouellet, secrétaire-archiviste du conseil Beauséjour de l’Assomption, Fitchburg : « Comme officier du Conseil Beauséjour No. 3 Société l’Assomption, je vous félicite de cette idée si noble et patriotique d’élever une statue, pour commémorer les œuvres de cet illustre défunt, le Révérend Père Lefebvre, qui a été si cher à notre cause, surtout la cause de l’éducation, et nous lui devons un tribut de reconnaissance pour ces œuvres. » Ces témoignages parlent hautement d’eux-mêmes et confirment éloquemment l’opportunité du mouvement que nous avons entrepris. Et pour terminer, qu’on me permette de dire un mot des entrevues que je viens d’avoir à Montréal avec deux Acadiens de distinction, nés au Canada, mais qui sont fiers de se proclamer des nôtres, fiers de leur origine, et qui suivent de près tout ce qui concerne leurs frères acadiens. J’ai nommé M. Philippe Hébert, artiste-sculpteur, et M. Henri Bourassa, fils de l’auteur de « Jacques et Marie. » L’un et l’autre m’ont fait l’accueil le plus charmant; et de leur bienveillance envers moi comme envers la mission dont m’avait chargé auprès d’eux le comité exécutif, je conserverai toute ma vie un souvenir ineffaçable. Tous deux se sont mis à notre disposition, et tandis que M. Hébert m’a fait les conditions les plus généreuses pour la statue de notre illustre bienfaiteur, qu’il insiste à couler dans le bronze, M. Bourassa, de son côté, a accepté avec un empressement tout fraternel l’invitation de porter (illisible) rôle à la grande fête que la paroisse de Memramcook organise pour l’été prochain au profit de la statue-Lefebvre. M. Hébert accompagnera M. Bourassa et nous aurons l’honneur de saluer et de donner l’hospitalité aux deux plus illustres descendants des proscrits de 1755 – ce dont, j’en suis sûr, se réjouira grandement avec moi « Un ami du regretté Père Lefebvre. » Le comité exécutif est heureux de pouvoir annoncer qu’à part des contributions de la Société Mutuelle L’Assoption, qui s’élèvent à quelques six cents dollars, le fonds de la Statue Lefebvre, grâce aux souscriptions volontaires et spontanées qui lui sont arrivées sans sollicitation, se chiffre maintenant dans les mille deux cents dollars. A. D. Cormier, Ptre, C. S. C.