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PUBNICO
Adresse des Eleves de l’Ecole St. Pierre a leur cure, M. l’Abbe Sullivan
L’examen sémi-annuel des élèves qui fréquent les cours des Sœurs de la charité, directrices dans l’école St. Pierre de Pubnico, eut lieu le premier jour de ce mois. M. l’abbé Sullivan, le digne curé de la paroisse, présidait aux examens. MM. les commissaires Thadée et Nicholas d’Entremont assistaient leur curé. Il y avait aussi beaucoup de parents à l’examen à la fin duquel l’adresse qui suit fut lue à M. l’abbé Sullivan par une petite fille, élève de l’école :
Rév. et Bien Aimé Pasteur,
Permettez-moi de vous remercier bien affectueusement au nom de mes compagnons de classe de votre générosité en venant rehausser par votre présence l’éclat des exercices de cet après-midi. Votre bon cœur vous portera sans doute à excuser nos jeunes intelligences pour les erreurs que nous aurions pu commettre.
Veuillez bien, cher pasteur, accepter l’hommage de notre profonde gratitude non-seulement pous votre visite d’aujourd’hui, mais aussi pour la peine que vous vous êtes donnée en venant, de temps à autre, depuis que vous êtes au milieu de cette paroisse, nous faire une visite et nous donner des conseils pour notre plus grand bien dans l’avenir.
Par votre bonté et votre dévouement, vous vous êtes acquis l’estime des élèves de cette école et des habitants de cette paroisse.
Il est visible le bien-être operé dans cette paroisse grâce à votre zèle et à votre initiative; et l’avenir prouvera, j’ôse croire, que cette généreuse et patriotique sollicitude de votre part trouvera un écho dans le cœur de tous vos paroissiens.
Nous demandons et demanderons toujours dans nos humbles prières que Dieu permette qu’un succès digne de vos efforts marque toutes vos actions comme pasteur des âmes et gardien de la moralité; que vos conseils salutaires, tous inspirés par l’amour du bien, soient fidèlement mis en pratique par les plus jeunes comme par les plus anciens membres du troupeau qui vous est confié.
Nous espérons aussi que vous n’oublierez pas au pied de l’autel les jeunes personnes qui vous entourent en ce moment, et les institutrices qui ont le soin de les instruire afin que leur mission soit conforme aux vues de Dieu et en harmonie avec les exigences du pays.
Au cours de sa réponse, M. l’abbé Sullivan dit, entr’autres choses, que l’action de la Divine Providence était manifeste dans les progrès que la nation avait faits depuis les tristes événements de l’année 1755 malgré tous les obstacles qu’elle eut à surmonter; que les jeunes gens étaient les ouvriers du Bon Dieu et que leur devoir était de profiter des années à venir, au point de vue de leur action dans l’ordre moral, religieux et social; qu’ils avaient des talents à cultiver et que, vu les facilités actuelles, la chose était possible moyennent la bonne et active coopération des parents; que non seulement les jeunes personnes devaient se faire un plaisir et un de voir de fréquenter l’école, mais qu’en outre les parents devaient les encourager dans l’étude, leur faire comprendre l’importance de l’instruction et faire même, s’il le fallait, des sacrifices pour les envoyer à l’école; que l’éducation avait fait beaucoup pour les français de ce comté; qu’ils commandaient plus de respects de la part de laurs voisins d’origine différente qui commencèrent à coire maintenant que les Acadiens peuvent parler aussi aciemment qu’eux-mêmes lorsqu’il n’est pas question de température et de poisson.
En terminant ses remarques, Mr. l’abbé Sullivan exhorta les jeunes personnes de travailler avec ardeur à l’ornementation de leur esprit, car a-t-il dit, il n’y a rien qui rende la vie si douce que la société des gens instruits. Il remercia les élèves de l’avoir invité à présider à leur examen, et exprima le vœu que Dieu bénirait le dévouement de leurs institutrices, les bonnes Sœurs de la Charité, et leurs généreux efforts afin qu’un grand succès les couronne dans l’avenir.