Dix-septième Congres des Instituteurs Acadiens de l’Ile du Prince Edouard, tenu dans la salle St. Philippe, paroisse de St. jacques, les 25 et 26 août, 1909

Newspaper
Year
1909
Month
10
Day
26
Article Title
Dix-septième Congres des Instituteurs Acadiens de l’Ile du Prince Edouard, tenu dans la salle St. Philippe, paroisse de St. jacques, les 25 et 26 août, 1909
Author
Henri Blanchard
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Dix-septième Congres des Instituteurs Acadiens de l’Ile du Prince Edouard, tenu dans la salle St. Philippe, paroisse de St. jacques, les 25 et 26 août, 1909 MERCREDI; 25 AOUT A huit heures ce matin, tous les instituteurs et les institutrices, ainsi qu’un grand nombre des paroissiens de St. Jacques, assistaient au Saint Sacrifice de la messe, célébré par le Rev. P.C. Gauthier, curé de Palmer Road. Le R.P. Théodore Gallant, professeur, de musique au Collège St, Dunstan, présidait à l’orgue, et le chœur de la paroisse, sous la direction de M. Nicéphore Gallant, exécuta avec précision, les chants de la messe. Le sermon de circonstance fut prononcé par le Rev. F. X. Gallant, curé de St. Antoine. Au sortir de l'église on se rendit à la salle St. Philippe, où l’on procéda à l’ouverture de la première séance du Congrès. PREMIÈRE SÉANCE, 9h. 30 M. Marin Gallant, président de l’Association est au fauteuil. Sur l'estrade on remarque les Revds. S. Boudreault, F. X. Gallant, P. P. Arsenault, P. C. Gauthier, et l'Hon. Sénateur Pascal Poirier. Sont aussi présents tous les instituteurs et toutes les institutrices Acadiens de l’Ile, à une ou deux exceptions, ainsi qu’un grand nombre des paroissiens de St Jacques, qui veulent témoigner par leur présence, l’intérêt qu'ils portent à l’éducation. 1er. No. Discours de M. le Président, Marin Gallant. M. le Président se dit heureux de constater que presque tous les instituteurs et les institutrices acadiens de l’Ile sont présents. Il les félicite de leur dévouement et de l’Intérêt qu’ils portent à l’éducation. M. Gallant fait “l’historique” de nos Congrès, et il fait remarquer les progrès que nous avons accomplis. Chacun de nos Congrès semble être supérieur à celui qui l’a précédé. Et c’est certainement comme cela qu’il faut continuer. Sans aucun doute ce Congrès ne le cédera en rien à ceux des années passées. En terminant, M. le Président invite tous les instituteurs et les institutrices à contribuer leur part aux travaux du Congrès. 2ème No. Lecture du Procès-Verbal du dernier Congrès. M. le Secrétaire lit le procès-verbal du Congrès de l’année 1908. Ce rapport est adopté. 3ème. No. Lecture de l’Etat financier de l’Association. M. lé Trésorier lit le rapport de l’Etat financier de l’Association pour l’année 1908 09. Ce rapport, qui accuse un montant en caisse, de cinquante piastres, est adopté. 4ème No. Nomination des Comités. M. le Président nomme les Comités suivants : —Comité de Résolution :-M. Joseph Blanchard, R.P.P.C. Gauthier, M. Jean F. Arsenault, Comité de finance :-MM. Moïse Gallant, Denis D. Arsenault et Mlle. Théodosie Gallant. Comité de Constitution :—MM. Cyriac Gallant, Jean O. Arsenault et Henri Blanchard. 5ème No. Discours de Bienvenue, R. P. S. Boudreault. Le R. P. S. Boudreault souhaite aux instituteurs et aux institutrices une cordiale bienvenue dans la paroisse de St. Jacques. Il se dit fier de voir les instituteurs et les institutrices présents en si grand nombre. Il prévoit un grand succès pour ce congrès. Père Boudreault, demande aux instituteurs de bien travailler pendant ces deux jours, et ensuite ils auront le droit de se bien amuser. Il a confiance que ce Congrès portera de bon fruits; et il espère que tous les visiteurs vont s’en retourner bien contents de leur visite dans la paroisse de St. Jacques. 6ème No. Discours par les membres du Clergé et autres messieurs présents. Le R. P. F. X. Gallant, comme toujours est heureux d’assister au Congrès. Il regrette qu’il ne pourra pas rester jusqu’à la fin. Père Gallant dit que, nous avançons rapidement dans la voie du progrès. Il dit qu’il nous faut continuer, ce que nous devons tâcher de faire encore mieux à l'avenir que nous avons fait par le passé. L’Hon. Sénateur Pascal Poirier, prend ensuite la parole. Il se dit fier et réjoui de ce qu’il voit ici aujourd’hui, —presque tous les instituteurs et institutrices acadiens de l’Ile réunis en Congrès afin d'étudier les moyens à prendre pour faire avancer la langue française dans cette province. Il félicite les Acadiens de l’IIe St. Jean, et il rappele des souvenirs de la Convention nationale de Miscouche en 1883, où, il se disait que le français était voué à disparaître de cette province. M. le Sénateur est heureux de constater que c’en était rien, et qu’aujourd’hui, l’on parlé et l’on aime le français plus que jamais. M. Poirier dit que ceci est dû en grande partie aux braves curés acadiens, et aux instituteurs et aux institutrices qui ont tous beaucoup travaillé à cette belle œuvre— qu’est la préservation de la langue française dans notre beau Canada. Le sénateur encourage donc tous à continuer à pousser en avant. Et, si nous continuons la lutte comme nous l’avons fait par le passé, il nous prédit un glorieux avenir. Le R. P. P. C. Gauthier, prend ensuite la parole; Il nous dit que nos Congrès annuels sont comme une sorte de retraite intellectuelle pour nous. Et c’est pour cela que nous devons tâcher d’en profiter. Père Gauthier dit que pour, nous, Acadiens, il y a deux choses nécessaire; garder notre foi et notre langue. Il nous faut préserver notre langue pour conserver notre foi. Un peuple qui mérite ce nom ne doit jamais oublier sa langue. Nous devrions former des résolutions de parler le français, partout où cela est possible. Il ne devrait pas y avoir une seule famille Acadienne chez qui l’on parle l’anglais en famille, dans notre province. Nos Acadiens doivent faire les plus grands sacrifices afin de procurer une éducation solide pour leurs enfants. L’éducation est l’arme la plus puissante qu’un peuple puisse posséder. Les Acadiens sont inférieurs à aucune autre race; nous avons des hommes qui occupent les plus hautes charges dans toutes les professions. C’est par l’éducation qu’ils sont arrivés là. Donc, travaillons tous à l’avancement de l’éducation parmi nos populations acadiennes. Notre édifice national est en voie de construction, afin qu'il soit solide et propre à résister à l'assaut il nous faut pour base une éducation. Fortement chrétienne. Si nous bâtissons de cette sorte nous pourrons résister à toutes les tempêtes. Le R. P. Joseph Gallant, nous dit qu’il est certain que ce Congrès va être un succès. Tous vont travailler pendant ces deux jours : nous avons beaucoup à faire, mais, on peut être assuré que nous ne manquerons pas à notre devoir. Et sans doute, nous obtiendrons les meilleurs résultats. L’heure du dîner étant arrivée, on ajourna cette séance jusqu'à dette heures de l’après midi. DEUXIÈME SÉANCE, 2h. p. m A deux heures, se tient la deuxième séance sous la présidence, de M. Marin Gallant. 1er No. Conférence; "La Conquête de l’Acadie par les Anglais.” par l’Hon. Pascal Poirier. Cette conférence fut fort appréciée par tout l’auditoire, Comme elle doit paraître en entier dans les colonnes de L'IMPARTIAL, il n’est pas nécessaire d’en faire un résumé ici. Sur proposition du R, P. S. Boudreault appuyé par le R. P. P. C. Gauthier, un vote de remerciments est présenté à M. Poirier. 2ème No. Ecrit ‘‘-Les moments que l'on peut donner à l’étude”, par M. Denis Arsenault. Dans cet écrit M. Arsenault nous dit de très bonnes choses; Entre antres, Il nous fait voir que ce qu'il faut pour employer les moments perdus, c'est la volonté; Vouloir employer utilement ces moments perdus, voilà tout. Il nous dit que nos élèves quittent l'école de trop bonne heure, —avant qu’ils aient pris goût à l’étude, et le résultat est, que tout le reste de leur vie, ils perdent des moments, des heures, même des années, qu’ils auraient dus employer à l’étude. Ici donc, il y a réformé à opérer, nos élèves doivent continuer leur classes jusqu’à un âge plus avancé qu’ils ne le font à présent, M. Arsenault, nous dit aussi, que nos instituteurs pourraient employer utilement des moments perdus, en écrivant des notes pour nos journaux acadiens. Et, en terminant, il nous dit que c’est de notre devoir d’aider et d’encourager notre journal, ''L’IMPARTIAL.'' Cet écrit est discuté par: M. M. Jean O. Arsenault, Joseph Blanchard, Bruno Martin, R. P. Gauthier, et l'Hon. Sénateur Poirier. Tous ont des félicitations pour M Arsenault. M. Bruno Martin dit qu'il croit que notre Association devrait voter une somme d'argent pour faire l’achat de livres d’histoire du Canada et que ces livres devraient être distribués par les différents arrondissements. Cette suggestion qui reçoit l'approbation de plusieurs personnes, est renvoyée au comité de résolutions, qui doit faire son rapport à la dernière séance du Congrès. L'Hon. Sénateur Poirier, montre son esprit de générosité et de patriotisme en promettant d’envoyer à chacun des arrondissements six exemplaires de son dernier ouvrage sur l'histoire de l’Acadie. 3ème. No. “L’enseignement du Français dans nos écoles” par M. Marin Garant. Dans ce discours M. Gallant nous dit que beaucoup d’améliorations se font dans l'enseignement de notre langue. Dans la plupart de nos écoles l’on enseigne la grammaire française. M. Gallant signale ce qu’il croit être une injustice : Nos élèves acadiens qui veulent entrer au collège Prince de Galles sont obligés de subir leurs examens en Anglais; M. Gallant dit que nous devrions porter remède à cela; et il ajoute que le Français au Collège Prince de Galles devrait être enseigné en français, et de cette sorte les Acadiens qui suivent les cours de ce collège se trouveraient placés sur un pied d’égalité avec les autres races. Ce discours souleva une discussion qui fut assez prolongées y prirent part; Les MM. Bruno Martin, Aubin E. Arsenault R. P. P. C. Gauthier, et Mlle Lena Arsenault. 4ème No. Ecrit. “L’enseignement de la Physiologie et de l’Hygiène” par Mlle. Lena Arsenault. Dans cet écrit Mlle. Arsenault nous démontre la grande nécessité qu'il y a d’enseigner la Physiologie et L’Hygiène aux enfants. Pour tout le monde, il n’y a pas de trésor comparable à la santé; si nous pouvons réussir à faire comprendre aux élèves la nécessité de respecter et d’observer les lois de la nature, nous aurons déjà fait beaucoup pour eux. Pour ceux qui sont fort et robuste l’observance des lois de l’Hygiène va les maintenir en bonne santé; pour ceux qui n’ont pas été ainsi favorisés par la nature, mais qui se conforment à ces lois, il deviendront plus fort et seront plus capable de résister aux assauts de la maladie. Mlle. Arsenault nous parle des maisons d’école; comment celles-ci doivent être construites; de la propreté qu’il y faut toujours observer; comme il est absolument nécessaire de les bien aérer; etc. etc. La maison d’école devrait être le bâtiment le plus soigné du district; car les jeunes élèves y doivent passer une grande partie de leur temps, et ceci à un âge, où les conditions défavorables nuisent le plus à leur santé. Mlle, Arsenault se prononce en faveur de l’inspection médicale des écoles. Et elle termine en demandant aux instituteurs et aux institutrices de vouloir bien faire tous les efforts possibles pour améliorer les conditions sanitaires de nos écoles. Comme il se faisait tard, et que l’écrit de Mlle. Arsenault avait soulevé plusieurs questions très importantes, il fut résolu de remettre la discussion jusqu’au lendemain matin. Donc, on ajourna la séance jusqu’à jeudi matin à 9 heures. (à continuer)