Pourquoi je suis fier d’etre Acadien

Newspaper
Year
1910
Month
7
Day
5
Article Title
Pourquoi je suis fier d’etre Acadien
Author
Léonard Veniot
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Pourquoi je suis fier d’etre Acadien Je suis fier d’être Acadien, c’est-à-dire; Français et catholique. Français d’abord, l’enfant de l’Acadie doit son origine à ces nobles pieux de France. Ames généreuses et dévouées, poussées au dévouement par une voix intérieure, elles quittèrent parents et amis, la “douce France” pour un pays froid et désert; quelles ne furent pas les souffrances de ces premiers colons perdus dans les immenses forêts de la Nouvelle-France et le long de ses rivières! Mais leurs cœurs étaient grands, leurs projets nobles et saints. Dieu les bénit et viella sur eux. Chez eux le courage, la résignation dans l’abandon furent héroïques et sans borne. D’année en année leur nombre grandissait, leur œuvre s’étendait de tous côtés. On découvrait de nouveaux pays, on défrichait de nouvelles terres. Venus vers l’Acadie, de nobles Français s’y installèrent pour toujours. Braves, généreux et persévérants comme leurs devanciers, ils ne tardèrent pas à avoir le plus beau pays du Canada. Mais, un jour, abandonnés par la France, trahis, ils passèrent sous la domination de l’Angleterre, mais ils restèrent catholiques et Français de cœur comme de sang. Jaloux de leur prospérité l’Anglais se fit oppresseur; ils furent dispersés le long des côtes, comme des feuilles d’automne dans un tourbillon. Résignées, ils baissèrent le front sous l’orage et reprirent le chemin de leur douce Acadie; Mais quelle ne fut pas leur douleur lorsqu’après une longue et pénible marche à travers la forêt et le long des rivières ils virent ces mêmes terres travaillées de leurs mains, fécondées de leurs sueurs, si belles et si riches autrefois et maintenant presque abandonnées par l’Anglais qui les habitait. Tout était donc à recommencer; ils reprirent leur marche et plus loin leur succès fut plus grand. Où donc avaient-ils puisé tant de courage, et de résignation ces braves ancêtres! Dans l’espoir et la confiance en Dieu! Dieu, en effet, était le premier maître chez eux. Sa religion florissait partout et toujours dans chaque chaumière, dans chaque cabane, sous chaque tente, le crucifix dominait; la prière était le premier et le denier devoir. Attaqués dans leur Foi ils surent noblement se défendre : Quoi, renier notre Dieu, son Eucharistie, la Vierge sainte et nos patrons? Jamais!!! ….répondirent-ils à la présentation du Test. “J’avalerais plutôt un chien de mer la tête la première plutôt que de jurer celà”, répondit Simon d’Entremont dans une pareille occasion. Quelle noblesse, quelle grandeur d’âme! jamais la foi de leurs pères ne fut ébranlée, Marie, la Reine des Cieux, règnait parmi eux; elle fut choisie pour leur patronne, et veille toujours sur ses enfants. Soyons fiers de nos Ancêtres, fiers d’eux à cause de leurs patriotisme et de leur foi; ne rougissons jamais d’être Acadien, c’est-à-dire Français et catholiques. Suivons leur exemples, aimons-les, aimons l’Acadie, aimons notre foi! Retournons souvent auprès de ces vieux tombeaux, de ces vieilles pierres usées par le temps et dont on ne reconnait plus d’inscription et là prions pour ces héros du passé demandons leur courage et leur résignation. Pour moi, chaque fois que cheminant dans nos petites villes, je rencontierai le pavillon Acadien, je salurai, chapeau bas, Marie et son, étoile, la France dans ces couleurs, symboles de souffrance, de loyauté et d’Espoir!! Léonard Veniot Elève de Rhétorique