Le vrai merite apprecié - grande assemblée française à la salle Ste. Marie

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Year
1901
Month
7
Day
11
Article Title
Le vrai merite apprecié - grande assemblée française à la salle Ste. Marie
Author
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Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
LE VRAI MERITE APPRECIE Grande Assemblee Francaise a la Salle Ste. Marie Adresse et Cadeau Souvenir Presente a M. Onesime Chaisson. REORGANISATION DE LA SOCIETE ACADIENNE. La plus grande assemblée française qu'il y ait jamais eu à Tignish a été tenue dimanche après-midi à la salle Ste. Marie. Quoique le temps fut peu favorable, vu qu'il pleuvait à verse, lorsque l'heure arriva pour convoquer l'assemblée, la vaste salle Ste. Marie se trouva remplie de monde. M. Napoléon Gallant, le président de la Société Acadienne, ayant expliqué le but de cette réunion, M. G. Buote, accompagné de M. Théophile Bernard, s'avança et lut l'adresse suivante à M. Onésime Chaisson qui a eu, jusqu'à récemment, la direction du chœur de la paroisse pendant cinquante ans. ADRESSE. Monsieur Onésime Chaisson citoyen da la paroisse de Tignish, et ci-devant Maître Chantre au Choeur Paroissial. Monsieur,— Nous, ici présents, Français de cette paroisse, sommes réunis, aujourd'hui, afin de vous exprimer nos sentiments de gratitude pour les longs et précieux services que vous avez rendus à la paroisse comme Maître Chantre, pour au delà d'un demi siècle. Nous pouvons constater avec un légitime orgueil que, tant que vous avez eu la direction de notre chœur, la belle et grande paroisse de Tignish avait raison de dire qu'elle possédait un des plus beaux chœurs du diocèse, Dans l'accomplissement de vos fonctions comme Maître Chantre, vous vous étiez adjoint comme compagnons de chœur, des français comme vous, qui, pendant vingt à quarante ans, vous ont assisté, en toutes les occasions, et vous ont fait honneur ainsi qu'à la paroisse. Les connaissances approfondies que vous avez du Plain-Chant, l'observation fidèle que vous avez toujours su faire maintenir dans l'exécution de ce chant pendant que vous avez eu la direction de notre chœur, a toujours été un des traits caractéristiques qui sont propres à inspirer aux fidèles la grandeur et la sublimité de nos cérémonies religieuses. Dans votre abandonnement entier au service de vos coparoissiens, vous avez encore su penser à l'avenir et n'avez rien négligé pour perpétuer l'usage du Plain-Chant parmi notre population acadienne. Vous n'avez pas épargné vos peines pour préparer d'autres chantres qui, plus tard, devaient vous remplacer. Déjà, vous aviez la satisfaction de recevoir une partie de la récompense due à votre dévouement. Plusieurs de nos jeunes Acadiens savaient déjà occuper avec honneur leur place dans le chœur de la paroisse. Mais, Monsieur, quelles sont capricieuses les choses d'ici-bas ! Combien de fois le vrai mérite est-il méconnu, désavoué ! Après de si longs et si fidèles services, vous et vos confrères avez été congédiés d'une manière qui ne comportait pas en elle-même le moindre vestige de civilité, et sans que les raisons qu'on a prétendu avancer pour perpétrer cet acte arbitraire aient servi aucunement à rehausser davantage la beauté et l'excellence du chant dans les offices dans notre église. Nous ressentons aussi vivement que vous, Monsieur, le traitement hautain et injuste auquel vous avez été assujetti, et nous profitons de cette occasion de nous prononcer emphatiquement contre l'acte d'injustice par lequel vous avez été privé de vos droits légitimes et de la confiance si bien gagnée que la paroisse avait en vous. Comme témoignage de l'estime que nous vous portons, et en reconnaissance des nombreux services que vous nous avez rendus à l'église, veuillez bien accepter de vos coparoissiens français ce petit souvenir, de peu de valeur, en soi-même, mais d'un grand prix en considération du sujet auquel il se rapporte. LES PAROISSIENS FRANÇAIS DE TIGNISH. Ce 7 juillet 1901. A la fin de la lecture de l'adresse, M. Bernard présenta à M. Chaisson une magnifique canne d'acajou bigarré à pommeau d'argent, en reconnaissance de ses longs services. M. Chaisson fut très ému de cette marque de gratitude de ses compatriotes et répondit en termes appropriés à l'adresse. Des discours éloquents et patriotiques furent ensuite prononcés par MM. F. J. Buote, J. J. Arsenault et le Dr. Doiron, qui tous trois firent l'éloge de M. Chaisson pour la fidélité avec laquelle il avait servi la paroisse, si longtemps, et commentèrent sur les moyens rudes dont on s'est servi en le privant de ses droits légitimes. Ces discours provoquèrent de fréquents et vifs applaudissements. Une motion ayant ensuite été soumise afin de connaître l'assentiment de l'assemblée, tous, sans exception, se levèrent et témoignèrent leur approbation par les paroles et les applaudissements prolongés. RÉORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ ACADIENNE M. le président et M. Sosime Gaudet, alors, dans des discours brefs, maïs remplis de renseignements, donnèrent un compte-rendu de leur mission comme délégués à la Convention d'Arichat l'année dernière. M. Evariste Gallant et plusieurs personnes portèrent ensuite la parole recommandant la réorganisation et l'utilité de la société acadienne à Tignish, sur des bases permanentes. L'assemblée ayant signifié leur désir de rétablir la société, un comité fut nommé pour rédiger une constitution pour la bonne gouvernance de l'association. Le comité est : F. J. Buote, Evariste S. Gallant, Sylvain Chaisson, Joseph M. Chaisson, Edmond Gallant, le Dr. Doiron, Fidèle Bernard, Jos J. Arsenault, Jos F. Chaisson. L'assemblée annuelle et l'élection des officiers pour l'année prochaine aura lieu dimanche après midi le 21 juillet, à la salle Ste. Marie.