Où nous en sommes rendus

Newspaper
Year
1900
Month
12
Day
20
Article Title
Où nous en sommes rendus
Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
OU NOUS EN SOMMES RENDUS Le pays est aux chiens. La corruption règne en souveraine. On fait un trafic de la conscience comme on ferait d'une peau de bœuf que l'on mettrait sur le marché. On vend sa conscience et ensuite on prend Dieu à témoin qu’on ne la pas vendue. Des émissaires, sans honneur ni conscience, sans aucun respect pour la vérité, courent en tout sens et corrompent les électeurs et les encouragent ensuite à faire serment qu’ils n’ont pas été corrompus. Et tous ces actes dégradants sont pratiquée sont tolérés. Pourquoi? Pour supporter une telle politique. C’est vraiment dégradant! C’est déshonorant! C’est à faire frissonner d’horreur! Et quand on pense que ce sont nos pauvres Acadiens qui sont toujours les victimes de ce traitement déshonnête; quand on pense que nos Acadiens, sont les premiers à être attaqués pour les engager à entrer dans la voie de la corruption, et que malheureusement ils se laissent trop facilement entrainer dans ce courant fangeux par des individus astucieux qui n’ont que leurs intérêts personnels en vue et qui rient de la naïveté de nos pauvres français après les avoir fait tomber dans l’abime on a raison de se demander : Que va devenir notre population acadienne? Il n y a pas à en douter, notre peuple s’en va trébuchant dans le précipice de la démoralisation. S’il n’est pas mis un arrêt à cet état dégradant de chose; si les gens consciencieux qui ont encore quelque respect pour la moralité et la foi que leur ont enseignées leurs pères, ne se soulevent et demandent une réforme radicale, il y a raison de croire, qu’avant bien longtemps, on aura le triste spectacle de voir la jeune génération acadien grandir dans la voie des libres penseurs et marcher dans l’infidélité. Les moyens mis en usage aujourd’hui et tolérés pour corrompre nos Acadiens, sont absolument les mêmes dont on s’est servi pour commencer à semer le germe de l’impiété dans notre mère patrie, la France. Nous prions instamment les pères de famille acadiens qui ne mettent pas encore la politique avant leur religion et Dieu merci, ils sont encore le plus grand nombre et ceux qui sont les véritables protecteurs de notre race, de prendre la chose en leur sérieuse considération et aviser aux moyens qui puissent nous empêcher d’enfoncer davantage dans l’abîme de dégradation où nous sommes tombés.