Correspondance

Newspaper
Year
1900
Month
2
Day
8
Article Title
Correspondance
Author
Charlitte
Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
Correspondances M. le Rédacteur, Voulez-vous me donner un p’tit coin dans l’IMPARTIAL? C’est la première fois que je fais cette demande. Connaissant votre générosité, je m’empresse de vous remercier d’avance, car je sais que vous m’accorderez l’espace voulu. J’aime l’IMPARTIAL, parce que l’IMPARTIAL est fidèle à sa dévise : “L’Union fait la force.” Oui, l’union, il nous faut l’union. Les cancans empestent notre paroisse et les paroisses arrisinantes, de ce temps-ci. Tous ces bavardages ne sont guère de nature à produire l’union, croyez-moi. Je veux parler de l’union des français en politique. Je m’aperçois dernièrement que des ombres passent et repassent en vue d’obscurcir les jets de lumière qui commencent à nous éclairer. En voici quelques unes : Monsieur un tel est changé grit; M. celui-ci va virer tory si M. celui-là change grit; M. un autre va changer tory par dépit; M. celui-ci va être acheté; M. celui-là a été approché, etc, etc. Tous ces racontars là, ce n’est que de la pure blague, et mon cher Rédacteur, qu’ils sont communs les blagueurs dans nos parages! Mais tout de même, ces cancans ont un but, croyez-moi, qui est de nous rendre méprisables tout en nous faisant servir à faire parvenir quelque favori au haut de l’échelle. J’ai cru m'apercevoir que les français de cette paroisse désireraient s’unir. Quel beau jour que celui où les français marcheraient ensemble comme une seule et même famille! Mais il y en a qui disent : il n’y a pas moyen que cela se réalise. Et qui sont ceux qui jettent ce cri de discorde? Ce sont ceux qui ont peur que par l’union des français quelqu'un de leurs favoris soient mis à l’écart. Ce qui fait leur affaire à ces gens là c’est de nous mettre les uns contre les autres. Ils voient de loin, allez. Ils savent de très bien que si nous agissions d’un commun accord, nous les forcerions bien de nous reconnaître, mais aussi longtemps qu’ils pourront nous tenir divisés, il savent que nous ne pouvons rien faire. Ça me fait de la peine d’avoir à dire aussi que malheureusement il y a des français qui supportent ces gens là. Ceux-là ne peuvent pas être comptés comme des français; ce sont des esprits jaloux qui sont incapables de remplir aucune fonction publique et qui pour satisfaire leur jalousie se rangent du côté de la discorde pour satisfaire leur incapacité et embarrasser ceux qui sont capables. A bas les aboiements de ces incapables. Que tous les gens de bon sens se déterminent. Marchons ensemble. Le sang qui coule dans les veines des français est aussi pur que celui de ces gens qui ne cherchent qu’à faire des outils de nous pour se satisfaire. Nous sommes aussi capables que ces gens là qui veulent nous mener. Nous sommes aussi patriotes, aussi fidèles, aussi loyaux, aussi chrétiens qu’eux. Croyez-moi, le temps arrive où nous devons nous unir, être une seule et même famille et travailler d’un commun accord pour notre avancement social. A l’œuvre donc. Merci. M. le Rédacteur et au revoir. CHARLITTE