la Société Acadiene à Tignish

Newspaper
Year
1898
Month
5
Day
19
Article Title
la Société Acadiene à Tignish
Author
----
Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
LA SOCIETE ACADIENNE A TIGNISH Par la mort de M. S. F. Perry la Société Acadienne de Tignish se trouve sans Président. Jusqu'à présent aucune démarche ne parait avoir été faite pour remplir cette lacune. Comme la date de notre fête nationale annuelle doit nous arriver bientôt, ne serait-il pas à propos de voir à ce que la société soit en règle et dans un état vivant? Nous sommes convaincus que tous vont répondre dans l'affirmative. Cela admis, nous suggérerions qu'une assemblée publique des Acadiens de cette paroisse fut convoquée afin de nommer un successeur à feu M. Perry et d'aviser aux autres moyens nécessaires pour célébrer d'une manière digne de l'occasion notre fête patronale qui ne devrait jamais passer inaperçue chez nous. C'est une affaire qui regarde directement les Acadiens et à laquelle nous devons tous nous intéresser. Nous avons tous raison d'avouer que cette fête est, depuis quelque temps, pour ainsi dire tombée en désuétude dans notre belle et grande paroisse, tandis que les comptes rendus nous apprennent qu'elle est chômée avec toute la solennité, qui lui convient dans les autres paroisses françaises de la province. Chez nous, malheureusement la politique qui est devenue une véritable plaie sociale et s'arroge le droit de s'ingérer partout, a joué un rôle dans notre société acadienne qui a eu le triste effet de la faire presqu'entièrement disparaître. Quelque pénible que soit cet aveu, c'est néanmoins le cas. Les faits sont la, et les faits sont toujours des témoins irrécusables. Nous ne prétendons pas jeter le blâme sur ceux-ci ou sur ceux-là. Tout ce qui en est, l'excitation politique a grandement contribué à faire perdre à une des plus belles institutions acadiennes que nous ayons parmi nous le prestige qu'elle mérite. Nous ne voulons pas soutenir non plus, ni même supposer qu'il n'appartient pas à qui que ce soit de choyer la politique qu'il aime de préférence, ou encore prétendre que tous doivent suivre le même sentier politique; mais, assurément, nous sommes capables, telles que les autres nationalités qui nous en donnent l'exemple, tous les ans, d'avoir, nous aussi, un jour de l'année, où nous puissions mettre de côté la politique avec tous ses attirails, pour nous réunir comme enfants d'une même famille et chanter ensemble l’hymne national ‘‘Ave Maris Stella’’ à l’ombre du drapeau acadien.