Nos Ecoles Francaises

Newspaper
Year
1898
Month
4
Day
28
Article Title
Nos Ecoles Francaises
Author
----
Page Number
4
Article Type
Language
Article Contents
Nos Ecoles Francaises Nous regrettons vivement que ni le temps ni l’espace ne nous permette de reproduire dans tous ses détails l’intéressant rapport de nos écoles françaises par M. l’inspecteur Arsenault. Nous tâcherons, cependant, dans le résume suivant, d’en faire ressortir, autant que possible, les traits les plus saillants, quant à ce qui se rapporte la plus directement à nos écoles françaises. D’abord, M. Arsenault nous apprend dans son rapport qu’il y a maintenant dans la province 50 écoles françaises fréquentées par 2,300 élèves, – un fait qui démontre évidemment que proportion gardée, la population française n’est pas en arrière des autres nationalités dans l’intérêt qu’elle prend à l’éducation de la jeunesse. Il nous fait plaisir de trouver dans le rapport que nos instituteurs acadiens font des efforts continus pour se perfectionner et se mettre en état d’obtenir des diplômes d’une classe plus élevée, et nous déplorons avec M. l’inspecteur qu’il y ait encore des districts français qui ne profitent pas de l’occasion qui leur est offerte en ne s’assurant pas les services d’instituteurs d’un grade plus élève. Nous sommes heureux de constater que M. Arsenault reconnait enfin la justesse de notre raisonnement, quand nous disions qu’il est impossible à un instituteur anglais d’enseigner le français avec la même compétence qu’un instituteur français. Quelqu’aient été les raisons qui ont porté M. l’inspecteur à différer d’opinion avec nous dans le temps, nous lui sommes reconnaissant des concessions qu’il nous fait dans son dernier rapport, quoique l’aveu soit un peu tardif. A l’égard de la lecture, nous croyons que M. l’inspecteur sonne la note juste. Nous avons toujours cru que l’idée de faire passer l’élève rapidement d’un livre à l’autre sans lui faire rendre compte de ce qu’il lit était erronée. Il nous est très agréable d’avoir à dire que M. l’inspecteur constate chez les instituteurs des progrès marquants dans l’étude du français. Voilà qui est louable. Continuez braves instituteurs; ‘‘Labor omnia vencit.’’ En vérité, le rapport de M. l’inspecteur est un travail où les idées sont très bien élaborées et nous n’hésiterions pas à le placer dans le domaine de la perfection, si, selon nous on n’y remarquait une lacune qui parait regrettable. Nous aurions aimer y trouver un compte-rendu des progrès dans la lecture française depuis le 1er jusqu’au 5me livre – le nombre d’élèves étudiant la grammaire française, la composition, la géographie et l’histoire canadienne française soit oralement ou autrement. Nous regrettons aussi, que d'une manière ou d'une autre, on fasse dire, que la dernière convention des instituteurs acadiens ait eu lieu à Brookfield, un centre où l'on n'y voit qu'en jaune, au lieu de dire que l'une des plus intéressantes réunions que nous ayons jamais eues depuis l'inauguration de nos conventions a été tenue ST ANTOINE de Bloomfield. Enfin, pour donner justice à nos écoles françaises et à la population française, en général, qui s'y intéresserait beaucoup plus, dans notre humble opinion, nous croyons que le rapport des écoles françaises devrait être livré au public en français. Nous ne saurions terminé ce court résumé de l'excellent rapport des écoles françaises de l'Ile du Prince Edouard sans traduire textuellement le trait touchant de M. l'inspecteur ayant rapport à la mort de l'un des plus ardents protecteurs des écoles acadiennes – feu l’hon, sénateur Arsenault. A cet endroit, M. l'inspecteur dit : “Le devoir m'incombe d'exprimer dans ce rapport la grande perte qu'ont subie les écoles acadiennes par la mort de l’hon. sénateur Arsenault. Ayant suivi pour plusieurs années la profession d'instituteur, il continua, dans la suite à encourager l'éducation chez ses compatriotes, par ses paroles, ses avis et sa présence à toutes leurs conventions.” Le juste tribut que M. l'inspecteur rend à la mémoire du regretté Sénateur, est l'écho du sentiment de tous les compatriotes de feu l’hon J. O. Arsenault.