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LA SOCIETE ACADIENNE
Dimanche dernier, à trois heures p.m. une centaine de personnes de la paroisse se réunissaient à la salle Ste. Marie pour réorganiser la société Acadienne fondée il y a une quinzaine d’années sous les auspices de l’Assomption, fête patronale des acadiens.
L’Hon S. T. Perry adressa le premier la parole et fit un assez long discours au cours duquel il fit allusion au peut d’intérêt qui s’est manifesté depuis quelques années pour l’avancement de la société. Il dit que ses paroles étaient vérifiées par le fait qu’il n’y avait pas eu d’assemblée [mot illisible] pour l’élection des officiers depuis l’année 1889. Il encouragea tous à s’enrôler sous la bannière de cette société que nous devons considérer comme nationale. Continuant, il dit que la société acadienne doit s’élever au dessus des préférences politiques. Quoi qu’il soit lui-même libérale, cela ne doit pas empêcher ceux qui ne croient pas comme lui de se montrer dévoués et loyaux à la cause. La société acadienne dit-il, a raison d’être. Les autres nationalités ont leurs fêtes nationales et se font un devoir de les célébrer tous les ans avec toute la pompe possible. Pourquoi n’en ferions-nous pas autant? D’ailleurs, ajouta l’orateur, nous avons des raisons bien légitimes de nous organiser. Nous avons fait des progrès marquants depuis une trentaine d’années. Nous comptons maintenant parmi nous de nos acadiens qui se distinguent dans la sphère la plus élevée de la société. Nous avons nos prêtres, nos juges, nos avocats, nos membres, nos médecins etc. c’est encourageant, et tachons de faire en sorte que rien n’entrave la voie progressive où nous sommes entrés.
M. le Dr. Doiron qui adressa ensuite la parole dit que comme l’avait fort bien remarqué M. Perry les penchants politiques doivent être mis de côté dans l’organisation de la société acadienne. Je suis conservateur, et comme tel, dit-il, je n’hésite pas à donner mon appui à M. Perry et à faire tout en mon pouvoir pour promouvoir les intérêts de la société. Sous le rapport des progrès, oui, nous avons raison de nous féliciter. Il est un point sur lequel j’aime à appuyer d’une manière toute spéciale. C’est sur les progrès de la presse. Il n’y a pas encore bien longtemps il nous fallait avoir recours aux journaux en langue étrangère pour nous tenir au courant des affaires. Aujourd’hui nous comptons quatre journaux français dans les provinces maritimes, dont la province de l’Ile du Prince Edouard en réclame un dans l’Impartial, fonde dans notre paroisse même. Nous devons supporter loyalement nos journaux français et les Acadiens de la paroisse de Tignish ne doivent pas [mots illisibles] revient l’honneur d’avoir le premier journal français de notre province. Donc succès à nos journaux français, succès à la société acadienne, succès à toute entreprise qui tend à nous acquérir la place qui nous est due dans la société.
Le rédacteur de l’Impartial ayant été invité à adresser la parole dit : Le champ destiné à la société acadienne est assez vaste pour y admettre les libéraux, les conservateurs et encore ceux qui n’appartiennent ni à l’un ni à l’autre de ces deux partis. Je suis strictement indépendant en politique mais c’est avec beaucoup de plaisir que je seconde les efforts qui se font aujourd’hui pour la consolidation de la société acadienne. J’espère qu’à l’avenir le 15 août ne passera jamais inaperçu parmi nous et que la fête de l’Assomption sera célébrée spécialement comme fête nationale.
On procéda alors à l’élection des officiers avec le résultat suivant :
L’hon. S.F Perry……………Pres.
M. J. E. Richard……………V.Pres.
M. S. S. Gaud..t…………...Trés.
M. J. Arsenault……………Secré.
Comité:
M M Edmund Gallant
'' Jean Arsenault
'' Ph. F. Buote
'' Onésime Chaisson
'' Jos. O. Gallant
'' Syl. L. Arsenault
'' Jean J. Richard