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Newspaper
Year
1895
Month
9
Day
12
Article Title
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Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Il nous fait plaisir de constater que notre population acadienne s’intéresse de plus en plus à leur seul journal français. Une preuve évidente de ce fait c’est que depuis le 15 août nous avons ajouté 42 nouveaux noms à notre liste d’abonnement. Le désir qui se manifeste de jour en jour chez nos nationaux d’accorder une place à l’IMPARTIAL au foyer est le meilleur indice que les Acadiens de l’ile du Prince Edouard ne sont pas encore prêts à renoncer à l’héritage qui leur a été transmis par leurs ancêtres –l’usage de notre belle langue française. Nous notons le fait avec d’autant plus de satisfaction que nous y voyons une appréciation de nos humbles efforts. Pourtant il ne faut pas s’imaginer que notre voie ait toujours été semée de rose. Loin de là. Nous avons été assailli à plusieurs reprises; des attentats réitérées ont été mis en œuvre pour nous anéantir; nous avons été accusé d’intolérance; quelques uns ont même divagué jusqu'au point de prédire, disons mieux, de souhaiter notre perte, par ce que nous avons parlé trop franchement, en réclamant nos droits. Eh bien jamais, malgré les cris des clabaudeurs, nous avons reculé devant la tâche que nous nous sommes imposée et aujourd’hui nous avons conscience d’avoir fait notre devoir en autant qu’il nous a été possible. L’appréciation de nos compatriotes et de ceux des autres nationalités qui sont amis du progrès en est la preuve la plus concluante. Oui, nous sommes persuadé que nous conservons la bienveillance de nos compatriotes par le fait même que depuis le commencement de notre entreprise il n’y a que sept de nos abonnes français dont nous ayons à déplorer l’apostasie. Quatre de ce nombre n’ont eu aucune raison à donner. Nous passons outre. Des trois autres, l’un nous blâme d’être trop libéral; un autre nous accuse de ce que nous nous montrons trop conservateur, et le troisième est un de ces êtres méprisables qui trouve tout mal en ce monde; lui-même, L’IMPARTIAL et tout le reste. Quant au point de vue politique, quoi que nous ne nourrissions aucune préférence, nous ne croyons pas qu’il soit hors de notre domaine de placer sous les yeux de nos lecteurs les faits qui se déroulent d’un jour à l’autre. Que ces comptes rendus soient dans les intérêts des conservateurs ou des libéraux, peu nous importe. Nous avons assez de foi dans l’intelligence de nos lecteurs pour leur accorder le privilège de juger pour eux-mêmes. Quant à faire prévaloir nos droits, nous n’avons pas encore, jusqu'à présent, trouvé de raison suffisante pour nous engager à nous départir de notre programme, et aussi souvent que nous viendrons en contact avec quelques uns de nos hommes qui en vaudront la peine, nous nous intéresserons à eux avec le même courage que nous manifestons envers les hommes de mérite des autres nationalités.