Rapport annuel des écoles françaises de l'Ile du Prince Edouard

Newspaper
Year
1895
Month
4
Day
25
Article Title
Rapport annuel des écoles françaises de l'Ile du Prince Edouard
Author
J. O. Arsenault
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
RAPPORT ANNUEL DES ECOLES FRANÇAISES DE L’ILE DU PRINCE EDOUARD D.J. McLeod Ecr. Surintendant de l’instruction Publique. Monsieur - J’ai l’honneur de vous soumettre mon troisième rapport annuel sur la condition des écoles acadiennes de cette province. Il m’est agréable de constater que les progrès de l’année dernière ont été très satisfaisants. Quatre nouveaux districts ont été établis pendant l’année savoir – Haldimand, lot 15, centre line Road, lot 31; Pig Brook, lot 1, et St Hubert, lot 15. Dans le district de St Hubert, l’école est en opération depuis le mois de juillet dernier et lors de ma visite, Le 22 Août, il y avait d’enrôlés trente trois élèves dont vingt-sept étaient présents. L’école de “Rustico Cross Roads”, no 175, qui était située à la croisée des chemins, est maintenant sur le chemin de Rustico, environ dix chaines de son ancien emplacement. Ce changement a été opéré en vue d’obtenir une localité plus tranquille et d’avoir une cour plus convenable à l’usage des élèves. Telles que actuellement située, l’école possède une cour spacieuse entourée d’une jolie clôture, et lorsque l’on y aura planté des arbres aux points convenables, les élèves jouiront d’une place très agréable pour leurs recréations et l’école offrira un très joli coup d’œil. L’école du Cap Egmont no 70, a été pourvue de pupitres et de sièges selon les gouts les plus modernes. Les progrès des élèves pendant l’année ont été notables dans presque toutes les branches enseignées. La monotonie dans le ton de la voix dans la lecture anglaise et la prononciation défectueuse du français ont presque complètement disparu dans presque toutes les écoles. Quoiqu’il reste encore beaucoup à faire sous ce rapport, le travail, qui a été accompli démontre qu’il a été donné plus d’attention à ces matières que pendant les années précédentes. Les instituteurs ont droit aux félicitations pour ces améliorations aussi bien que pour le zèle qu’ils ont manifesté à faire disparaitre plusieurs autre défauts rendant à retarder les progrès de sorte que les progrès ne se bornent pas seulement aux élèves, mais aussi aux instituteurs eux-mêmes. La convention des instituteurs acadiens qui a eu lieu à Egmont Bay en juillet, a été l’un des événements notables de l’année. Je pourrais dire que cette convention a été le commencement d’une ère nouvelle pour cette province dans ce qui a rapport à l’éducation acadienne. Comme ces réunions doivent à l’avenir avoir lieu annuellement, j’ai raison de croire que nous devons en attendre les plus heureux résultats dont nous ressentons déjà les effets. Des congrès de cette nature sont indispensables, vu que les instituteurs n’ont pas seulement à enseigner l’anglais, mais aussi leur langue maternelle – le français. Les instituteurs acadiens se trouvent dans une situation toute particulière sous ce rapport. Très souvent, les élèves qu’ils ont sous leur surveillance ne comprennent pas du tout l’anglais et la manière la plus avantageuse à adopter pour obtenir le meilleur progrès est un problème qui cause beaucoup de trouble. Le plus ardent désir de l’instituteur acadien étant d’arriver à des moyens d’aplanir ces difficultés, il a été jugé à propos d’avoir ces conventions où l’on pourrait ensemble discuter et adopter les meilleurs moyens pour l’avancement de la langue française. Quoique l’année dernière ait été remarquable pour les progrès dans nos écoles, il reste encore beaucoup à faire pour leur avancement futur. A cet effet j’offrirai quelques remarques. Dans un rapport précèdent, j’ai eu occasion de remarquer que dans quatre ou cinq écoles que j’énumérais, il se trouvait trop d’élèves pour un seul maitre. De ce nombre, une seule encore, celle de St-André, a été graduée. Les contribuables du district St Nicolas ainsi que ceux de Mont Carmel n’ont encore pu parvenir à une entente pour graduer leurs écoles, les uns désirant diviser chaque district pour en forme deux nouveaux. Je ne saurais soutenir cette dernière opinion, parce que je crois que deux bonnes écoles primaires, quoique quelques uns des élèves se trouvassent un mille et demi de l’école. Jusqu’à présent aucun effort n’a été fait dans les districts acadiens pour la plantation des arbres, comme souvenir. C’est un sujet sur lequel j’attire l’attention des commissaires sur ce sujet, j’espère que des démarches seront prises pour porter remède à ces irrégularités. Je regrette d’avoir a remarquer qu’on ne trouve pas de dictionnaire, soit anglais soit français, dans plusieurs écoles. Plusieurs instituteurs même n’en ont point. Il est très difficile, surtout pour les jeunes instituteurs d’enseigner sans l’aide du dictionnaire, même le troisième livre anglais, sans parler des livres français et anglais d’un grade plus élevé. Les remarques suivantes extraites du rapport de l’inspecteur Campbell pour l’année dernière peuvent s’appliquer aux écoles acadiennes, et j’espère que les suggestions qu’elles contiennent seront mises en pratique à l’avenir : "On se hâte trop à faire passer l’élève d’un livre à l’autre. Cet empressement est l’une des principales causes qui conduit à la lecture défectueuse. Je serais de l’avis que les cinquième et sixième livres ne fussent pas mis en usage dans les écoles primaires, à moins que l’inspecteur lui-même ne le jugeât à propos. Par ce moyen je crois que le changement trop rapide d’un grade à l’autre serait évité". J’ai l’honneur,Monsieur d’être votre ob. Serviteur Jos. Oct Arsenault Inspect. des écoles acadiennes Charlottetown, 15 jan. 1895. MENTION HONORABLE Joseph Blanchard (Egmont Bay Road) Jean B. Gaudet (Union Road) William Overbeck (St Roch) Jerome A. Gallant (Grand Pere) Zacharie Pitre (St Marie) Moise Gallant (Doiron’s Creek) Jos.Oct Arsenault