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LA LANGUE FRANÇAISE DANS L'ILE DU PRINCE-EDOUARD
"La Minerve"
Toute la race française applaudira avec enthousiasme au mouvement qui se fait dans les provinces maritimes et surtout dans l'Ile du Prince-Edouard, en vue du progrès et du perfectionnement de notre belle langue parmi les Acadiens.
Nos compatriotes de l'ile durant de longues années, ont formé un petit groupe perdu, presque dépourvu de tout moyen d'instruction, luttant péniblement pour assurer son existence.
Avec cette vitalité que la Providence a donnée à notre race, ce petit groupe a grandi s'est multiplié et aujourd'hui sur une population de 110,000 âmes, l'Ile compte 12,000 Acadiens-français dont l'influence s'affirme de jour en jour d'avantage. L'organisation nationale se répand parmi eux. Ils ont maintenant un journal, L'Impartial, bien modeste encore, mais qui ne demande qu'à vivre et à prospérer.
Le mois dernier a été témoin d'un événement dont chacun comprendra l'importance. Les instituteurs acadiens se sont réunis en congrès pour discuter les questions d'éducation et les moyens à prendre pour assurer les progrès de la langue française dans l'Ile du Prince-Edouard.
Des travaux très intéressants ont été lus, des résolutions adoptées et tout un programme arrêté. C'est avec un sensible plaisir que nous avons constaté dans les discours de presque tous ceux qui ont pris part aux délibérations du congrès, l'expression d'un attachement inaltérable à la langue française.
Nos félicitations sincères à nos compatriotes de là-bas. La distance rend peu fréquents les rapports des Canadiens-français et des Acadiens. Mais entre ces deux groupes de la même famille, entre ces frères nés d'une même race, les sympathies sont puissantes.
C'est avec un intérêt bien vif que la province de Québec suit les progrès de nos gens dans les autres provinces. Malgré tous les obstacles, la race française établit solidement des groupes prospères dans tous les coins du pays. Et le jour n'est pas éloigné ou leur union pacifique et défensive rendra impossible tout empiétement sur nos droits.