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Newspaper
Year
1899
Month
3
Day
16
Article Title
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Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Qu’est-ce que le Moniteur dit donc de la campagne faite par son ami M. O.M. Melanson? Nous l’avons accusé d’être passé avec le vote anglais et l’appui des P. P. A. Le Moniteur, comme d’ordinaire, se récuse, se fâche et nous dit que c’est nous qui sommes les alliés des Pitts; il crie haut pour mieux assourdir son public et ne donne aucun fait pour soutenir sa thèse, tu que ça lui est impossible. Voici, au contraire, des faits qui lui fermeront la bouche et que nous le défions de contredire. Des faits et des chiffres qui prouvent jusqu’à l’évidence que le Moniteur a été lâche, anti-acadien et renégat dans le sens le plus vil du mot. Il a défait l'hon. M. Richard,mais comment? Etudions la question ensemble. D’abord, l’hon. M. Richard a reçu le plus gros vote qui ait jamais été donné à un candidat dans la paroisse de Dorchester. Il a reçu une majorité de 659 voix dans sa paroisse natale; ce qui tendrait à prouver qu’il est même assez bon prophète dans son pays. Au village des Belliveau, sa place natale, il a remporté 201 voix et l’opposition 30. Il a pris une majorité d’environ 400 votes français sur M. Melanson, dans tout le comté. Alors ceux qui l’ont laissé, ce sont les P. P. A. de Moncton, qui ont donné leur vote à M. O. M. Melanson et M. Robinson avec quelque chose comme 200 voix de majorité. Est-ce que le Moniteur osera nous dire que son candidat était celui des Acadiens? Non, il était celui d’une clique où l’élément anti-catholique et anti-français prédominait. Leur campagne de mensonges et de calomnies n’a donc pas pris parmi les Acadiens, mais seulement parmi ceux qui détestent les Acadiens et leur veulent tout le mal possible jusqu’à l perte d’un ministre et son remplacement par une nullité dans l’espèce. La défaite de l’hon. M. Richard est assez malheureuse en elle-même, mais elle revêt un caractère de gravité plus irritant en considération de la perte d’un fauteuil ministériel qui est en voie de passer à un Anglais des comtés de l’ouest, car ils sont après ce fauteuil depuis longtemps. Le cabinet Emmerson dans sa magnanimité envers les Acadiens tient ce fauteuil disponible au cas où les Acadiens éliraient l'hon. Richard dans quelque autre comté; c’est à eux donc de décider si oui ou non, ils tiennent à garder le ministère de M. Richard. Dans le cas contraire la vacance sera remplie et nous pouvons nous flatter de n’être pas de si tôt priés d’accepter les faveurs d’un gouvernement. Une rumeur court qu’un élu français a l’intention de résigner en faveur de M. Richard. Ce serait un acte généreux et courtois que le pays n’oublierait jamais. Nous répétons cette rumeur sous réserves, mais il y a assez de députés acadiens au cœur haut placé, généreux et patriotique, capables de ce désintéressement pour que nous ajoutions foi à la rumeur. Une belle occasion serait de nouveau offerte au “Moniteur” de faire plus intime son alliance anti-française et anti-catholique.