La prochaine Convention

Year
1881
Month
5
Day
5
Article Title
La prochaine Convention
Author
----
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
LE MONITEUR ACADIEN Shédiac, Jeudi, 5 Mai 1881. La prochaine Convention. Nous tenons de la bouche de l’Hon. P. A. Landry, président, que le comité exécutif de la Convention Acadienne qui doit se réunir à Memramcook au mois de juillet entend pousser activement l’organisation de cette réunion nationale. Une assemblée du comité exécutif est convoquée à Shédiac pour mardi prochain, 10 mai, et il est à espérer que tous les membres s’y trouvent afin d’arrêter définitivement la marche à suivre pour assurer le succès de cette convention, la première qui ait eu lieu parmi nous. L’Hon. M. Landry a une entière confiance dans la réussite du projet, qui, on le sait, est né du congrès de Québec l’an dernier, et qui a été voté à l’unanimité par tous les délégués présents. On ne saurait exagérer l’importance de cette convention ni trop insister sur l’à propos, la nécessité pour tous les centres acadiens des provinces maritimes de s’y faire représenter en aussi grand nombre que possible. L’isolement a toujours été une source de faiblesse, surtout pour les petits peuples. Les Acadiens, dispersés dans trois grandes provinces, nous devrions dire dans quatre, éprouvent le besoin de se rapprocher, de se connaître, de s’épancher mutuellement; entourés d’éléments divers, tous antagonistes plus ou moins acharnés, ils viendront à la convention se concerter ensemble et délibérer sur les moyens les plus propres à sauvegarder le dépôt sacré de leur foi et de leur nationalité, toujours plus ou moins exposé aux atteintes d’adversaires aussi adroits qu’acharnés. Jusqu’ici les rapports entre les divers groupes de la race acadienne ont été fort limités; la presse a été à peu près le seul trait-d’union entre nos frères de la Nouvelle-Ecosse, du Cap-Breton, de l’Ile du Prince-Edouard et du Nouveau-Brunswick. Une convention, composée de délégués de tous ces groupes, mettrait le sceau à l’union qui doit exister entre nous tous et cimenterait les liens qui nous attachent. Pour une raison ou pour une autre, les Acadiens de la Nouvelle-Ecosse n’avaient pas de représentant à la fête de Québec, circonstance que les délégués des autres provinces ont vivement regrettée. Cette lacune, nous l’espérons de toutes nos forces, ne marquera pas la convention de Memramcook, et le premier soin du comité exécutif, nous le savons, sera de prendre des mesures pour intéresser les Acadiens qui habitent la province qui fut le berceau de notre race au premier congrès national de l’Acadie. Le Moniteur tiendra ses lecteurs au courant de tous les détails de l’organisation de la convention; pas n’est besoin de dire que ses colonnes sont ouvertes à toutes les communications qui lui seront adressées touchant la convention, ainsi qu’à toutes les suggestions qu’on pourrait désirer faire par la voie de la presse pour mieux assurer le succès d’une entreprise destinée, selon toutes les apparences, à donner un nouvel essor, un vigoureux élan à l’expansion des intérêts nationaux du peuple acadien.