Convention

Year
1881
Month
6
Day
23
Article Title
Convention
Author
S. J. Doucet
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
CONVENTION. Sur le point d’aller visiter la Baie Ste-Marie, à la Nouvelle-Ecosse, dans l’intérêt de la prochaine convention des Acadiens, l’hon. P. A. Landry, président du comité exécutif, a rencontré en cette ville, lundi, le secrétaire, M. G. A. Girouard, pour prendre connaissance de la correspondance échangée depuis la réunion générale du comité. Des lettres ont été reçues de l’hon. Chauveau, du juge Routhier, de M. P. Rhéaume, président de la société St Jean Baptiste de Québec, remerciant le comité d’honneur qu’il leur fait, disant qu’ils seront heureux de se rendre à l’invitation s’il y a possibilité, félicitant les Acadiens d’avoir eu l’idée de se réunir en convention, et encourageant le comité à persévérer dans la tâche ardue et délicate qui lui a été confiée. Le secrétaire a aussi donné lecture d’une trentaine de lettres venant de compatriotes de toutes les parties de l’Acadie,–de la Baie Ste Marie, de l’est de la Nouvelle Ecosse, de l’Ile du Prince Edouard, et de tous les points du Nouveau Brunswick, quelques uns même venant du Canada–de membres du clergé comme de laïques, – et tous leurs auteurs s’accordent à regarder la convention comme un grand pas dans la voie du progrès national. Toutes respirent le patriotisme le plus ardent et indiquent une ferme résolution de contribuer à la réussite du projet. Pas une voix discordante et ce qui doit rassurer sur l’issue de la convention, notre clergé non seulement est unanime à l’approuver de sa voix autorisée, mais prend un intérêt tout particulier. Cet intérêt se manifeste dans les trois provinces. Le comité doit à plusieurs correspondants des renseignements précieux; il les en remercie ici cordialement par l’entremise de notre journal. Le Rév. Messire H. Girroir, curé de Hâvre Boucher, N. E., entre autres, a bien voulu fournir des informations qui faisaient défaut et qui seront d’un grand secours au comité. Quelques autres membres s’étant trouvés présents, il a été décidé d’inviter M. L. U. Fontaine, co-rapporteur de la commission acadienne à la convention de Québec, M. H. J. J. B. Chouinard, secrétaire de la dite convention, et M. Napoléon Bourassa, à honorer la Convention de leur présence. Il a aussi été résolu d’inviter les Acadiens de la province de Québec à se faire représenter à la convention par des délégués, et le Moniteur Acadien a été chargé de convier les journalistes canadiens français, dont la présence sera particulièrement agréable à tout le monde en général et au Moniteur en particulier. L’hon. M. Landry doit s’embarquer mardi prochain pour la Baie Sainte-Marie, où il se rend, à la demande du comité, dans l’intérêt de la convention. Nous croyons devoir reproduire ici la patriotique lettre suivante, adressée par M. le curé de Poquemouche au secrétaire du comité exécutif : G. A. Girouard, Ecr, M. P., Bien cher monsieur, J’ai reçu il y a quelques jours, la lettre par laquelle vous m’informez, comme secrétaire du comité de la convention nationale des Acadiens, que j’ai été choisi pour faire partie de la commission « de l’éducation. » En remerciant sincèrement les membres du comité de l’honneur qu’ils m’ont fait, je regrette de ne pouvoir, à raison de ma mauvaise santé, les assurer des services que leur choix pourrait m’appeler à rendre et que l’on aura droit d’attendre des membres composant les différentes commissions, formées par le comité. Néanmoins, je ferai de grand cœur tout ce qui sera en mon pouvoir de faire pour répondre à leurs désirs, et coopérerai dans la faible mesure dont je suis capable, avec eux qui, pour quelque raison que ce soit, sont particulièrement intéressés à contribuer au succès de la noble et patriotique entreprise qui maintenant réclame l’attention de tout le peuple acadien. Les circonstances qui se rattachent directement ou indirectement au projet et à l’organisation de la convention sont, ce me semble, fort encourageantes, et j’en augure bien. Le bien immense qu’ont déjà produit parmi nous les maisons d’éducation, établies par le zèle et le dévouement de nos vénérés évêques, secondés par de nobles zélateurs de l’éducation, dans les différentes localités habitées en tout ou en partie par des Acadiens, les paroles d’approbation et d’encouragement au sujet de la convention de Sa Grandeur Mgr l’évêque de Chatham, la coopération active et indispensable du Moniteur Acadien qui nous est assurée, l’union, les relations plus fréquentes et plus étroites, l’échange plus libre et plus facile d’idées et de renseignements entre les différents groupes d’Acadiens situés dans les différentes provinces, qui résultent peu à peu de son influence et tendent à réveiller et à alimenter l’esprit national, la délégation acadienne à Québec l’année dernière, les marques d’encouragement et de sympathie qui nous viennent du Canada, tout promettre que la Convention de juillet prochain réussira à souhait, et sera féconde en heureux résultats parce que tout, nous avons lieu de l’espérer, contribuera dans une certaine mesure à faire atteindre le but désiré. Le bien qui pourrait en résulter ne se fera peut-être pas sentir immédiatement, et les résultats d’une première entreprise de cette nature ne seront peut-être pas très pratiques pour le moment; qu’importe. Dût elle n’avoir simplement pour résultat que de nous mieux préparer pour une seconde convention, qui pourrait être suivie de tout ce que l’on peut désirer de mieux, ce serait, il me semble, une raison suffisante pour nous faire considérer la première à ce point de vue comme ayant eu un plein succès. Espérons, cependant, qu’avec le concours bienveillant de tous ceux qui ont à cœur le progrès intellectuel et industriel des Acadiens, ainsi que de tous ceux qui se disent et ont droit d’être considérés comme leurs amis véritables, que leur première convention nationale fera époque dans leur histoire tant par la somme de bien dont elle pourrait être bientôt suivie que par le patriotisme qu’elle ne manquera pas d’exciter, et les moyens qu’elle mettra à notre disposition pour nous permettre de tirer tout le parti possible de semblables réunions à l’avenir. A une assemblée qui a eu lieu dans cette paroisse le 26 du mois dernier, nous avons choisi le nombre requis de délégués pour la représenter à la Convention. Votre tout dévoué serviteur, S. J. DOUCET Pokemouche, 5 juin 1881.