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Newspaper
Year
1898
Month
7
Day
7
Article Title
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Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Tout peuple a ses grands jours. L’Acadie a eu les siens, jours de douleurs et de déchirements racontés par les poètes divins, jours de joie comme au retour de l’exil, jours d’espérance comme à la fondation de ses institutions, jours de gloire comme dimanche dernier alors que deux de ses enfants célébraient la sainte messe pour la première fois dans leur paroisses respectives. D'autres parties de l’Acadie avaient eu l’insigne honneur de donner des prêtres à Dieu, mais les vieux comtés de l'Ouest s’étaient jusqu’à ce jour vu refuser cet orgueil. Mais la bonne semence était là; le saint prêtre Sigogne l’avait mise en terre; cependant, parce que les circonstances lui avaient été défavorables, elle n’était point sertie de terre. Il a fallu que de bons cultivateurs, les successeurs de l’apôtre de la baie Ste-Marie, réchauffassent son champ et surveillassent jusqu’au bout l’éclosion de la moisson. Son âme a du tressaillir au ciel, sa couronne a dû être embellie de deux étoiles. Le peuple acadien des comtés de l’ouest a bien sujet d’être fier de soi, de trouver un regard de reconnaissance vers le premier et vénéré pasteur de l’église, l'archevêque de Halifax, qui lui envoi ses propres apôtres et les lui conservera dans sa sollicitude toujours en éveil et pour le plus grand bien des âmes. Un fils de M. Augustin Melanson, M. Edmond Melanson, de Meteghan, allait franchir le dernier pas qui mène à l’autel, il y a quelques années, mais l’ange de la mort l’arrêta court. Il nous a fallu attendre jusqu’aujourd’hui la réalisation des vœux de plus d’une famille, d’un comté, d’un peuple, mais de l’Eglise catholique qui s’attend toujours à ce que les pays de foi ardente comme notre pays, donnent d’ardents défenseurs et apôtres à Dieu. M. l’abbé D. Comeau, l’un des jeunes prêtres ordonnés, entrera dans le ministère immédiatement à Meteghan avec le R. P. Daly dont la santé est chancelante. Quant à l’abbé E. LeBlanc, nous ignorons encore la partie du champ qu’il cultivera. L’EVANGELINE applaudit à leur sacerdoce, salue leur entrée dans la carrière, et comme à Rome aux papes, nous leur disons “Ad Multos Annos.”