"La ligne la plus courte?"

Year
1884
Month
7
Day
3
Article Title
"La ligne la plus courte?"
Author
Richmond, P. Q. X. Y. Z.
Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
« LA LIGNE LA PLUS COURTE? » A l’Editeur du Moniteur Acadien : Monsieur–La localisation et la construction immédiate de la ligne de chemin de fer la plus courte de Montréal à St. Jean N.B., Halifax et Louisbourg telle que substentionnée pour l’acte fédéral, sont maintenant des sujets de la plus haute importance, et les intérêts présents et futurs du pays en exigent impérieusement la prompte exécution. Cette ligne « du milieu » ou centrale, déjà mentionnée dans mes autres correspondances, de Montréal, via Richmond et gagnant l’Est, a peu près franc au Nord du Lac « Tête d’Orignal » (Moosehead Lake), et via Frédéricton à Moncton et Truro en ligne droite, et de là à Halifax et Louisbourg est la seule qui soit la plus directe et la plus courte de Montréal aux meilleurs ports canadiens les plus rapprochés de l’Europe. Cette ligne centrale est de beaucoup la plus droite et sans aucun doute si les ingénieurs ne se laissent pas circonvenir, ils feront rapport qu’elle est aussi la mieux favorisée quant au déblaiements, aux courbes et aux terrassements à faire que ses concurrentes tant du Nord que du Sud. Le port de St. Jean N.B., ne serait pas non plus négligé par l’adoption de la ligne directe la plus courte possible.–Ces considérations seules devraient suffire à la faire adopter–Un argument, en sa faveur, est le fait bien connu de son raccordement avec de vieilles lignes en opération en cette Province et au Nouveau Brunswick. Le fait qu’elle traverse plusieurs comtés importants de Québec et les parties les plus étroites et les plus exploitables de l’Etat du Maine et de la partie centrale du Nouveau Brunswick est aussi un fait indéniable de sa supériorité. De plus, une voie ferrée très courte, de ou près de Lévis, à la partie Sud du comté de Dorchester, où elle rencontrerait la ligne directe de Montréal via Richmond à Frédéricton, Halifax etc, serait d’un grand bénéfice à Québec et ses environs, où en été, on y trouve les meilleurs moyens d’expédier les lourds effets de commerce. Le port de St. Jean N.B., ne serait pas non plus négligé par l’adoption de la ligne directe la plus courte possible, car cette cité possède déjà une voie ferrée la reliant à Frédéricton. Encore et pesons bien ceci : La grande voie directe de la Cité de New York via les chemins de la Rivière Hudson et du Vermont Central à la partie Sud de cette Province et de là en ligne droite à Richmond P. Q. pour s’y relier à la grande voie de l’Est du Canada directe à l’Océan, deviendrait le débouché naturel de cette grande métropole pour les passagers et les objets précieux et légers. La distance par le temps, serait de beaucoup raccourcie tout Canadien au-dessus des questions de clocher et aimant son pays devrait reconnaître la justesse de ces observations. Les américains l’ont comprise déjà. Sir Charles Tupper l’éminent, ex-ministre des chemins de fer, les ingénieurs les plus en renom et les plus impartiaux, des directeurs de chemin de fer tant du pays que de l’étranger, les hommes d’affaires les plus doués et les plus perspicaces, les capitalistes les plus prudents, les plus entreprenants désireux d’investir leurs fonds se prononcent carrément pour cette ligne la plus directe et la plus courte de Montréal via Richmond, Frédéricton, Moncton et Truro à Halifax et Louisbourg. Evidemment, la supériorité de cette route sur ses rivales n’est plus à contester et commande son adoption par le gouverneur général en conseil. Votre dévoué, Richmond, P. Q. X. Y. Z.