l'Éducation de l'enfance

Year
1884
Month
6
Day
26
Article Title
l'Éducation de l'enfance
Author
un Acadien
Page Number
3
Article Type
Language
Article Contents
L’EDUCATION DE L’ENFANCE. M. le rédacteur, En effet, comme le dit un savant, « c’est l’éducation qui fait l’homme. » On est savant ou ignorant, bon ou méchant suivant l’éducation qu’on reçoit. Prenons des jeunes enfants avec un même degré d’intelligence et élevez les dans différents pays, chez des peuples qui n’ont ni la même civilisation, ni les mêmes croyances; les uns avec les nègres d’Afrique, les sauvages de l’Amérique, des mahométans, des héritiques les autres avec des peuples bien civilisés, dans d’excellentes institutions scientifiques et chrétiennes, dans la bonne société, et vous aurez des païens, des mahométans, des protestants, des catholiques, des ignorants, des savants, des barbares, des hommes civilisés, suivant le milieu dans lequel chacun aura grandi et appris ce qu’il sait : cela confirme bien cette parole, « c’est l’éducation qui fait l’homme. » Il faut donc en conclure que si l’on veut avoir une société, des familles chrétiennes, paisibles et heureuses, des enfants instruits, et vertueux, il faut les former tels par l’éducation; il faut que l’enfance et la jeunesse reçoivent une bonne éducation religieuse. Mille exemples démontrent que des enfants élevés à leur volonté, sans être repris et corrigés quand ils sont jeunes, deviennent une malédiction pour leurs parents et la société. C’est le mal de notre époque, mal profond, contagieux et presqu’incurable, une des sources du libéralisme catholique et de l’irréligion qui gagnent tous les degrés de l’échelle sociale. Il n’y a pas une arme plus sûre aux mains de la franc-maçonnerie pour saper les bases du christianisme, qu’une mère qui permet à ses enfants d’offenser Dieu et de contracter l’habitude du mal, car elle empoisonne la vie et l’esprit chrétien dans sa source. Aussi la franc-maçonnerie s’efforce-t-elle de nos jours de faire entrer la femme dans ses rangs, de la corrompre, de lui faire perdre le sentiment de ses devoirs. Elle l’avoue ouvertement, car elle sait que par la femme, l’enfance et la jeunesse lui sont acquises, que l’impiété et l’immoralité triomphent et que les jeunes générations seront préparées aux évènements qu’elle souhaite et qu’elle désire. C’est en vue de s’associer les chrétiens, que la franc-maçonnerie fait des efforts inouïs pour priver les jeunes générations de cette forte éducation religieuse, qui fit des membres de la primitive Eglise des héros et des martyrs. Soyons donc sur nos gardes et faisons aussi des efforts dignes de notre foi et de nos espérances, pour préparer nos enfants aux grandes luttes des derniers temps qui complèteront le nombre des élus et des reprouvés. Par une bonne éducation chrétienne, arrachons nos enfants aux filets de toutes les sociétés secrètes excommuniées par l’Eglise, ainsi que tous ceux qui favorisent, mais qui deviennent de plus en plus puissantes, et menacent de courber sous leur joug toutes les nations du monde. Déjà dans notre propre législature on a senti les griffes de ce dragon, et dans le sein de nos familles, l’influence de son souffle empesté. Ce n’est plus le temps du repos, mais d’un travail aussi persévérant que celui de cet ennemi de Dieu et des hommes. Plus on étudie cette question, plus on l’examine sous tous les points de vue, plus on est convaincu que la mauvaise éducation, non seulement de l’enfance, mais de tous les âges de la vie, est la grande, la principale cause, féconde entre une multitude d’autres, des peines des troubles, des malheurs dans les familles, des crimes qui couvrent la terre, et qui augmentent en raison de l’affaiblissement de l’Esprit chrétien dans l’enseignement. L’esprit sain ne dit-il pas que les blasphèmes, les mensonges, les vols, les adultères proviennent de l’ignorance de Dieu et de la religion? De là il faut conclure que les malheurs qui nous menacent sont dus à la même cause. Aussi je crains beaucoup que ces malheurs, tant redoutés à l’heure qu’il est pour l’Europe, n’en franchissent les bornes. En effet, il est beaucoup à craindre pour l’influence de la franc-maçonnerie. Là comme partout ailleurs, les francs maçons suivront autant qu’ils le pourront, les instructions de leurs chefs. Voici celles que donnait il y a peu d’années la Haute-Vente d’Italie à tous les francs maçons du monde : « C’est à la jeunesse qu’il faut aller, c’est elle qu’il faut entrainer sans qu’on s’en doute sous nos drapeaux. Que tout le monde ignore notre dessein; laissez de côté la vieillesse et l’âge mûr. Allez à la jeunesse et, s’il est possible, jusqu’à l’enfance. Conservez toutes les apparences de l’homme grave et moral, etc, » Vous voyez, chers lecteurs, leurs succès en Europe, aux Etats-Unis, où ils ont un contrôle presqu’absolu sur la législation, et jusqu’ici, dans le Nouveau-Brunswick et les autres provinces maritimes. Mais dans les pays où la grande partie de la population conserve la foi catholique, ils travailleront d’abord à faire perdre le respect, l’amour, l’obéissance dus au clergé. « Dépopularisez les prêtres » c’est le mot d’ordre qu’ils donnent; et ensuite ils feront proposer par des catholiques, au moins de nom, des mesures propres à soustraire les écoles au contrôle des prêtres. Déjà ce travail se fait, et a osé se montrer au grand jour. UN ACADIEN. [ILLISIBLE] 23 juin 1884.