Discours de l'hon. P. A. Landry au banquet national a Montreal

Year
1884
Month
7
Day
17
Article Title
Discours de l'hon. P. A. Landry au banquet national a Montreal
Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
Discours de l’hon. P. A. Landry Au banquet national à Montréal M. le Président, Mesdames et Messieurs, Naturellement, tout homme appelé à adresser la parole à un auditoire aussi distingué que celui que j’ai l’honneur de voir devant moi, aime à lui plaire. Ce désir de vous être agréable m’induit à vous annoncer, de suite, qu’à cette heure avancée de la nuit je me priverai de l’honneur de vous faire un discours. Par ce moyen, je sais que je m’attirerai votre gracieuse reconnaissance. En venant ici ce soir pour y représenter mes compatriotes, les Acadiens, et pour parler en leur nom, je sentais un besoin d’épanchement auquel il me semblait impossible de satisfaire sans un long discours. Tout exigeant que fût ce besoin, cependant le vide qu’il me faisait ressentir a déjà été comblé. Il me semblait propre en une pareille occasion de vous parler de notre admiration pour vos gloires du passé; vous dire un mot de l’enthousiasme que nous inspirent vos magnifiques démonstrations, l’esprit d’union que vous montrez, quand il s’agit de célébrer votre fête nationale; de vous faire preuve de l’esprit d’émulation dont nous sommes épris au récit des triomphes éclatants que vous avez remportés sur vos malheurs et vos épreuves du passé; de vous exprimer la joie que nous ressentons à la vue des progrès remarquables que vous avez faits depuis la conquête; et de vous faire connaître le plaisir que nous donne la contemplation de vos belles espérances pour l’avenir. Le spectacle de votre procession grandiose et imposante, le plaisir d’entendre vos discours patriotiques et éloquents, le privilège d’être témoin de la place élevée et influente que vous occupez au milieu des races qui vous entourent, et l’avantage d’occuper par votre invitation la place d’honneur que vous avez désignée aux Acadiens, semblent m’avoir rassasié du désir ardent que j’éprouvais de vous importuner par un discours sur ces matières et qui me semblaient propres à traiter. Et s’il me restait encore le moindre penchant m’entrainant à vous dire un mot, que pourrais-je dire pour vous intéresser, surtout à une heure si avancée du matin, et après tant d’éloquence et de patriotisme? Je ne songerai donc qu’à l’accomplissement d’un devoir impérieux avant de reprendre mon siège, et c’est celui de vous remercier bien sincèrement au nom de ceux que j’ai l’honneur de représenter pour votre gracieuse invitation d’être présent avec vous en cette circonstance. C’est de vous exprimer notre vive gratitude pour la réception chaleureuse par laquelle vous avez accueilli la santé de vos frères les Acadiens. C’est de remercier l’honorable député d’Ottawa pour les remarques flatteuses et magnanimes qu’il a bien voulu faire sur notre compte en proposant la santé de mes compatriotes. C’est aussi de vous assurer de l’amitié cordiale et fraternelle dont nous sommes animés pour vous, nos frères de sang, de langue et en religion. Si mes paroles ne vous fournissent pas une garantie suffisante de nos sentiments amicaux et fraternels, que ma présence au moins atteste le désir que nous éprouvons d’être unis à vous en tout ce qui puisse contribuer à notre avancement, à notre union et à notre bonheur commun.