Echos de l’Election

Echos de l’Election Les électeurs de la Petite Rivière Bouctouche ont célébré le triomphe du docteur Léger par une manifestation publique, samedi soir. Il y avait foule, et l’élu fut acclamé de hourras enthousiastes. Il remercia chaleureusement ses amis du beau vote qu’on lui avait donné dans ce district et dans Wellington en général. Sur proposition de M. J. J. LeBlanc, appuyé de M. Frédéric Comeau, l’assemblée passa en vœu de félicitation à l’adresse du candidat acadien. Des remerciements furent [illisible] à l’honorable sénateur Poirier pour avoir consacré trois semaines de son temps et prêté sa parole éloquente à soutenir et à défendre le candidat de la convention de Bouctouche; et généralement à tous ceux du comté ou au dehors du comté qui ont travaillé au succès qui a couronné l’élection du 31 juillet. L’assemblée était présidée par Léon Allain, [illisible], et M. Jaddus V. Léger agissait comme secrétaire. * * * La nomination de M. McInerney portait un bon nombre de noms d’électeurs qui n’en avaient jamais autorisé l’usage. Ainsi le jour de la votation, M. Thomas Després, de la Barre de Cocagne, demanda à M. McInerney, qui se trouvait à ce bureau de votation, comment et pourquoi son nom figurait sur la liste de ceux qui l’avaient proposé. Le candidat ne sut pas trop que répondre. Je suis pour le docteur Léger, reprit M. Després, et contre vous M. McInerney. Mon nom a été inscrit sur votre liste sans mon autorisation et à mon insu, et je ne suis pas flatté de cette espièglerie. Je suis pauvre, mais je suis maître de mon vote, et c’est au candidat de la convention que je le destine. Cette courageuse déclaration fut acclamée de la foule. * * * Dundas, le Village de Richibouctou, St. Louis, St. Ignac, Acadieville, St. Paul ont voté en masse pour le candidat de la convention. Ste Marie lui a donné une majorité considérable, eu égard aux circonstances. Wellington, malgré l’activité des cabaleurs de M. McInerney, malgré l’opposition acharnée de presque tous les marchands du Corney, malgré les foudroyantes dénonciations qui partaient d’un quartier que tout le monde était à la fois étonné et affligé de voir si déraisonnablement hostile à la cause dont le docteur Léger n’était après tout que le porte-drapeau, Wellington–c’est-à-dire, Bouctouche–a donné une majorité, faible il est vrai, mais la majorité toujours, au candidat qui va représenter le comité de Kent d’ici à la dissolution des chambres. Il faut que nos amis aient travaillé là sans relâche et avec énergie, il fallait que l’opinion fût bien solide et bien tranchée, pour que les gros canons de McInerney n’aient pu mettre notre armée en déroute. Bravo, électeurs de Wellington! * * * Pour des causes qu’il est inutile de rappeler ici, on a vu se ranger contre le docteur Léger un certain nombre de partisans des candidats conservateurs acadiens dans les luttes précédentes. Cette désertion a été fort remarquée et vivement regrettée. Espérons qu’à l’avenir ces pénibles divisions ne se renouvelleront plus. * * * Le docteur Léger et M. Jardine ont conduit leur campagne d’une manière admirable. Il n’est pas survenu un seul incident déplorable entre eux. La plus franche cordialité n’a cessé de régner entre leurs amis, et les deux camps se volent aujourd’hui d’un bon œil. Le docteur Léger et le sénateur Poirier ont dirigé la campagne avec un tact et une courtoisie qui ont concilié au candidat acadien la sympathie du public anglais. * * * L’hon. M. LeBlanc doit regretter maintenant s’être laissé entraîné à sympathiser avec le parti McInerney-O’Leary dans cette lutte où son propre intérêt aussi bien que celui de la grande masse de ses électeurs lui dictait, aux yeux des moins clairvoyants, une conduite toute à fait opposée. Il s’est aliéné par là un grand nombre de bons et sincères amis. * * * Nos amis de St-Louis méritent de grandes félicitations pour le zèle et la vigilance qu’ils ont déployés au commencement de la lutte jusqu’à la fin. Ce sont de véritables patriotes. Honneur à eux! * * * C’est hier qu’à eu lieu à Richibouctou le dépouillement final du scrutin et la proclamation de l’élu. Si nous recevons les détails avant de mettre sous presse, on les trouvera à la fin de l’article. Dans cas contraire nous les publierons vendredi. * * * Le résultat de votation était attendu avec anxiété dans tous les centres acadiens de la province. Partout les bureaux télégraphiques furent assiégés le soir de l’élection, et quand sur les neuf heures la victoire du docteur Léger fut définitivement assurée, il y eut grande réjouissance. De tous les cœurs s’échappa un vigoureux « Bravo! électeurs de Kent! » * * * La majorité du docteur Léger est de 435 voix.