la cause Acadienne

Newspaper
Year
1892
Month
9
Day
15
Article Title
la cause Acadienne
Author
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Page Number
2
Article Type
Language
Article Contents
LA CAUSE ACADIENNE. Nous reproduisions de La Minerve de Montréal, dans notre dernière feuille, le beau discours que prononça Son Honneur le juge Landry, de Dorchester, N. B., en réponse à la santé des sociétés sœurs au banquet donné dans la salle Jacques-Cartier à Québec, le 22 août à l'occasion du cinquantenaire de la société St-Jean-Baptiste. Notre distingué compatriote au nom des Acadiens a demandé aux Canadiens français de vouloir bien à l'occasion, de ne pas oublier leurs frères de l’Acadie et leur venir en aide. Nous constatons avec un bien vif plaisir que son chaleureux appel n’a pas été vain, car La Minerve du 8 du courant, en publiant une communication datée de Memramcook et signée “Un Acadien ’’ au sujet de la question d’un lieutenant gouverneur acadien au Nouveau-Brunswick, consacre à nos nationaux un article de fond très bien pensé à propos de cette réclame. De toute la presse canadienne-française de la province de Québec, l’organe du gouvernement fédéral, à Montréal, est jusqu’à présent le premier et le seul journal qui s’est joint aux trois feuilles acadiennes pour faire valoir et revendiquer nos droits à la nomination de Son Honneur le juge Landry au poste de lieutenant gouverneur du N. Brunswick. Nous l’en remercions bien cordialement et espérons que son exemple sera bientôt suivi par nos autres confrères des deux partis politiques. Ce n’est pas la première fois, d’ailleurs, que La Minerve défend et appuie la cause acadienne; son passé est là qui témoigne bien hautement de ce fait. Son directeur, l’honorable sénateur Tassé, s’est toujours montré un vrai et sympathique ami des Acadiens tant dans son journal qu’au parlement fédéral. Aussi c’est avec des sentiments de la plus profonde gratitude que nous nous plaisons à lui rendre ce témoignage. Nous exprimons également nos remerciements aux autres feuilles canadiennes-françaises qui à l’occasion ont bien voulu plaider la cause de nos nationaux. On trouvera ailleurs la communication “d’Un Acadien” et l’article de La Minerve. Tout en n’admettant pas certaines affirmations de parti du correspondant, nous trouvons son exposé de nos griefs contre les intrigues de quelques politiciens fanatiques et mal inspirés assez véridique. Il est regrettable que l’ancienne harmonie existant entre les Acadiens et les Irlandais du Nouveau Brunswick soit en partie rompue. D’après ce que nous en connaissons, ce déplorable état de choses ne retombe pas sur nos nationaux. Personne ne peut sensément accuser les Acadiens de ne pas s’être montrés magnanimes envers leurs coreligionnaires irlandais sous le rapport de la députation aux chambres locale et fédérale. En effet qui a élu les Rice, Costigan, Anglin, Waters, End, Meahan, McPhelim, McInerney, O’Leary, Ryan, Burns et McManus si ce n’est le vote acadien, et cela dans des comtés où les Acadiens sont en majorité? II nous aurait été et il nous est encore si facile de confier le mandat des collèges électoraux de Victoria, Gloucester et Kent à quelques uns des nôtres. Notre désintéressement et notre magnanimité sont payés d’ingratitude de la part de quelques uns de ceux que nous avons élevé à la députation. Mais le jour de rétribution approche, et si nos droits sont plus longtemps méconnus et ignorés et qu’on refuse d’y faire justice, nous avons le fouet entre nos mains pour châtier comme ils le méritent ceux qui abusent de notre confiance et se moquent de nous.