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INTRUISONS-NOUS
Le manque d’éducation chez un peuple est un obstacle dans la voie de son progrès. Le peuple acadien a eu beaucoup à souffrir de cette cause, mais grâce à nos institutions d’éducation établies au milieu de nous depuis vingt-cinq ans, nos gens, et surtout notre jeunesse, sont mieux préparés à faire leur chemin dans ce monde. Malgré les efforts de nos prêtres pour répandre l’éducation chez les Acadiens, il y a malheureusement encore un grand nombre de nos compatriotes qui ne savent pas lire, ils ne peuvent pas même écrire leur nom. Cette classe se trouve principalement parmi les pères et mères de famille qui n’ont pas eu l’avantage de s’instruire dans leur jeunesse.
Il nous semble qu’il pourrait s’organiser un système qui ferait disparaître, au moins en partie, cet état de choses. Nous voulons parler des écoles du soir. Les instituteurs acadiens ne manquent pas et nous sommes convaincu que l’on pourrait en trouver dans chaque paroisse acadienne un qui serait prêt, moyennant un salaire modique, à donner son temps pour instruire les personnes qui dépassent l’âge d’aller à l'école, ou qui, peut-étre à cause de la pauvreté, sont obligées de donner chaque jour au travail afin de se procurer pour eux et leur famille, le nécessaire de la vie.
L’hiver approche, les veilles sont longues et on ne peut mieux employer son temps qu’à s’instruire.
Nous invitons des correspondances sur ce sujet, afin de savoir ce qu’en pensent nos lecteurs.