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ELECTIONS GÉNÉRALES.
Des élections générales vont avoir lieu au Nouveau-Brunswick. Pourquoi?— Pour rien du tout.— Sur quelle question d’importance capitale en appelle-t on ainsi au peuple?— Sur aucune.
M. Foster est venu d’Ottawa l’été dernier pour nous prêcher la division des partis, pour provoquer le gouvernement existant, accepté, choisi, maintenu par le peuple dont il comprend l’intérêt et pour l’intérêt duquel il travaille sans se surcharger officiellement de mesquines questions de bleu ou de rouge.
Donc, si avec un gouvernement de coalition on fait si bien ses affaires, pourquoi nous diviser entre nous?
Il n’y a pas de question à présenter au peuple. Il n’y a qu’un défi à relever. Faute d’arguments valables, les politiciens à la recherche de bonnes coupes, en quête de quelque chose à dévorer, se sont dits « Défions le cabinet Emmerson de faire les élections cet hiver. »
Il a un autre terme d’office durant lequel il lui serait parfaitement loisible de rester au timon des affaires, mais puisqu’on lui jette le gant, il le relève comme un brave qu’il est et le peuple sera témoin de deux choses, l’une de la tactique déloyale de l’opposition qui pousse M. Emmerson à faire des élections sur une question de confiance pure et en mettant en jeu sa bravoure et son honneur; l’autre de la bravacherie d'un parti faible qui cherche à s’accrocher à une dernière espérance, une dernière victime, qui promet tout et n’ayant rien à donner.
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Electeurs du Nouveau-Brunswick, tenez-vous en au statu quo, à la forme de gouvernement de coalition comme nous l’avons exposé déjà dans ces colonnes, et, puisque le sort en est jeté, que la réponse du peuple est attendue le 18 du mois aux urnes, levez vous en masse et rendez votre verdict : Laissez-nous notre gouvernement de coalition ayant comme premier ministre l’honorable M. Emmerson, un homme bien doué sous tous rapports, excellent politicien, affable, large d’idées, consciencieux, franc; un de ces caractères fortement trempés sur lesquelles le bigotisme n’a pas de prise, un de ces rares esprits que l’idée du devoir haute plus que celle de l’intérêt, et digne successeur de l’administration de l’hon. M. Blair, ministre des chemins de fer et canaux, à Ottawa, aujourd’hui.
Quand la brûlante question des écoles catholiques de Bathurst nous tenait tous en suspens; quand Pitts et ses adeptes orangistes, nos maîtres de demain et nos persécuteurs si nous avons la faiblesse de céder aux conseillers de discorde qui viennent nous haranguer des hautes provinces, à cette époque d’anxiété douloureuse, disons-nous, qui nous attaquait si violemment, si bassement, avec des haines morbides de sectaire, ce grand maître des organistes, aspirant ministre du cabinet du Nouveau-Brunswick, d’où nous verrons nos braves Acadiens chassés, et d'où partira le mot d’ordre de reprendre l’agitation contre nos écoles, notre croyance, notre race et notre existence même.
Nous avons à l’heure qu’il est neuf Acadiens à la Chambre, deux occupent des charges éminentes; leur influence est nulle, si le gouvernement actuel n’est pas maintenu au pouvoir.
Nous perdrions trop, électeurs de Westmorland, en livrant an hasard de décider si les honorables Richard et LaBillois, et les MM. Johnson et Venoit, et autres, garderont leurs postes et dont l’influence nous est si précieuse et qui, ne courent aucun danger dans les circonstances actuelles.
Acadiens, méditez ces conséquents! Soyez unis! Souvenez vous des insulteurs! Rappelez voua ceux qui se sont tenus à vos côtés aux jours d’épreuve!
Acadiens, discernez entre ceux qui vous donnent la liberté religieuse et ceux qui la menacent ou l’ont menacée.
Pas de lâchetés, Acadiens, et conspuons les aventuriers politiques qui à défaut de plateforme nous offrent de nous diviser et nous défient de rester unis.
SOYONS UNIS!