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(Pour L’ÉVANGÉLINE)
LA PARABOLE DES CONVIES
Un monarque puissant, aux (?) de mon fils
Etalant la pompe royale
Fit à la (?)ène nuptiale
Convier les grands du pays,
Ses voisins, ses parents, ses plus chers favoris;
De cette grâce spéciale
Le cœur de ces ingrats ne connut pas le prix.
Le banquet est tout prêt et l’on n’y vait personne,
Le roi que ce retard étonne,
Dit à (?) serviteurs : allez savoir pourquoi
Aucun des conviés n’es encore chez moi!
Ils volent aussitôt aux ordres de leur maitre,
Le premier qui les vit paraître
Leur dit : je ne saurais me rendre chez le roi,
Ce refus m’afflige et me peine,
Mais voyez me position,
Je viens d’acheter un domaine
Et je vais de ce fonds prendre possession.
Le second s’excusant par une autre défaite
Dit : au festin du roi je ne puis me trouver
Car je viens de faire l’emplette
De cinq couples de bœufs que de vais essayer.
Le trisième répond : que le roi je vous prie
Ne prenne mon refus ni mon absence à mal;
Mais aujourd’hui je me marie
Et ne puis me trouver à ce banquet royal.
Chacun donnant ainsi des excuses frivoles
Les serviteurs au roi rapportent ses paroles.
Justement irrité de ces mauvais détours
Il dit à ses valets : courez les carrefours
Allez par les chemins, rendez vous sur les places,
Amenez les boiteux, les aveugles, les sourds, Tous ceux que vous verrez accablés de disgraces
Contraignez-les d’entrez, malheur aux endurcis
Qui de mes soins pour eux n’ont pas connu le prix
Je punirai leur noire ingratitude
Et puisqu’ils ont méconnu mes bontés
De mon royaume ils seront rejetés
D’autres seront l’objet de ma sollicitude.
ACADIEN
Pomket [Pomquet], 8 Oct. 1888.