Les Chevaliers de Colomb et les Acadiens

Année
1910
Mois
5
Jour
26
Titre de l'article
Les Chevaliers de Colomb et les Acadiens
Auteur
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1
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Les Chevaliers de Colomb et les Acadiens Les chevaliers de Colomb ont tenu une grande assemblée à Moncton la semaine dernière. Nous remarquons qu’un bon nombre de nos compatriotes s’enrôlent dans cette société dont le but, dit-on, est de promouvoir les intérêts de la religion catholique. En certains milieux, cette organisation est vue d’un mauvais œil. On prétend que son influence s’exerce au détriment des Acadiens, des français en général. Nous ne connaissons point, nous ne sommes pas en mesure de connaitre les sentiments des membres de cette société. Nous savons seulement que plusieurs Acadiens marquants, ecclésiastiques et laïques, font partie de cette ordre et nous sommes portés à croire que, si en réalité l’esprit que anime les chevaliers de Colomb nous était hostile, ces hommes rompraient sur le champ toutes relations avec une association qui gênait le moindrement leurs aspirations nationales. Mais enfin, la prudence est la mère de toutes les vertus. Nous conseillons à nos compatriotes de ne point s’enrôler dans cette puissante société sans avoir préalablement consulté notre clergé, en la sagesse duquel nous avons la plus entière confiance. Dans le passé, notre clergé a été le rempart de notre foi, de notre langue et de nos institutions; il est resté notre meilleur guide et sous sa direction éclairée nous pouvons envisager l’avenir en toute sécurité. * * * « L’Evangeline », journal publié à Moncton, trouve moyen de nous engendrer querelle à propos de ces Chevaliers de Colomb, que nous ne connaissons point et que notre confrère prétend connaître intimement et regarde comme de véritables flibustiers remplis des desseins les plus noirs envers notre race. « L’Evangéline » nous met, nous et notre journal, au ban de la nationalité acadienne. Le MONITEUR n’a jamais porté la moindre attention aux insinuations malveillantes de ce journal auquel d’ailleurs nous ne reconnaissons ni l’autorité, ni la compétence ni les états de services ni la bonne foi requis pour tirer une ligne de démarcation entre les patriotes et les traîtres, les Acadiens véritables et ceux qui ne le sont point. Au reste, on aurait tort de prendre M. Landry au sérieux. Voilà des mois qu’il fulmine contre les Chevaliers de Colomb, qu’il les dénonce comme les pires ennemis de notre race, et il vend son journal à une compagnie dont la majorité des actionnaires dont les nom ont paru dans la Gazette Royale sont des Chevaliers de Colomb. Que faudrait-il penser du « patriote » qui fournirait des armes aux pires ennemis de sa race!