La fédération des Sociétés Nationales

Année
1909
Mois
7
Jour
1
Titre de l'article
La fédération des Sociétés Nationales
Auteur
La Patrie
Page(s)
06
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
La fédération des Sociétés Nationales L’œuvre du Congrès National qui avait pour but de confondre dans une action comme toutes les sociétés canadiennes françaises catholiques d’Amérique pour promouvoir les intérêts religieux, nationaux et économiques de la race, est accomplie. A la dernière séance du Congrès, qui a eu lieu, jeudi, dans le hall du Monument National, les délégués ont adopté le projet de constitution, telle que revisée par un comité spécial et il ne reste plus maintenant au comité de rédaction de lui donner une forme définitive. A une séance précédente, les délégués ont donné à l’organisation naissante, le titre suivant : Fédération des Sociétés Acadiennes et Canadiennes-Françaises Catholiques du Canada et des Etats-Unis. On procède aux élections, qui ont lieu dans l’ordre suivant : Présidents d’honneur : Sir Pelletier, lieutenant-gouverneur de la province de Québec; Sa Grandeur Mgr Bruchési, archevêque de Montréal. Vice-présidents d’honneur : L’hon. Dr. Landry, ministre de l’agriculture dans la province de Nouveau-Brunswick, délégué au congrès; le Dr. A. E. E. Brien, de Manchester, N. H., président général de l’Association Canada-Américaine; M. Cyrille Delâge, de Québec, député à la législature provinciale. Chapelain : M. l’abbé Philippe Perier. Deux candidats furent mis en nomination par les délégués au poste de président de la Fédération : M. le Dr. Dubé et l’avocat B. P. Mignault. Le Dr. Dubé fut élu à cette charge par environ les deux-tiers des votes. Les vice-présidents actifs sont : MM. J. R. Desaulniers et le Dr. J. A. Saint-Denis. M. Jean-Baptiste Lagacé devient secrétaire-archiviste, M. le chanoine LePailleur, secrétaire-correspondant; M. J. D. Papineau, trésorier. Le nouveau président prit son fauteuil au milieu de l’acclamation générale, et prononça un discours ou respirait un souffle d’idéal patriotique, et qui dans des envolées chaleureuses adjurait ses compatriotes à s’unir dans une action commune, au-dessus des idées de partis politiques, pour l’œuvre de régénération nationale. Les délégués ont été témoins d’un beau geste au cours de la séance. Le président du comité ayant demandé que le congrès célébrât sa fête tantôt le jour de la St-Jean-Baptiste, tantôt le jour de l’Assomption et alternant, M. l’abbé Gauthier, délégué du Congrès Acadien se leva et adressa la parole aux délégués pour les remercier de leur déférence envers leurs frères Acadiens. “Les Acadiens, qui sont les fils des Bretons, ont voulu avoir eux aussi comme leurs frères Canadiens leur fête nationale et ils ont choisi pour célébrer ce grand événement une fête de Marie, Etoile de la Mer. Et voilà, que le jour de l’Assomption de la Sainte-Vierge, la famille Acadienne se réunit et pleure ses malheurs d’hier. Car, mes Frères Canadiens, si votre passé est plein de gloires épiques, que de tristes tableaux, que de malheurs il nous fait voir. Toute l’âme acadienne qui est fière de sortir de la souche française autant que l’âme canadienne a voulu apporter dans un élan de joie un soupir et un souffle d’idéal, de patriotisme et de foi!.... Je vous remercie donc avec ardeur au nom de mes compatriotes acadiens.” Il va sans dire que M. l’abbé Gauthier a provoqué beaucoup d’enthousiasme dans l’auditoire. L’hon M. Landry, ministre provincial du cabinet Hazen, a adressé quelques paroles qui ont été également applaudies. (La Patrie)