A M. F. J. Buote, président général de l’Assomption

Année
1909
Mois
1
Jour
14
Titre de l'article
A M. F. J. Buote, président général de l’Assomption
Auteur
Pascal Poirier
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
A M. F. J. Buote, président général de l’Assomption Mon cher Président, C’est pour répondre à votre lettre ouverte, publiée le 1er décembre par L’Impartial, et m’y conformer, que j’ai l’honneur de venir rendre compte au peuple de ce qui a été fait des résolutions passées au Congrès de Saint Basile. En premier lieu, j’ai été négligent. Les quatre vingt dix neuf raisons que je pourrais alléguer pour m’excuser ne me justifierait pas. Quand on a l’honneur d’être secrétaire général de l’Assomption il faut d’abord, avant tout, remplir les devoirs de cette charge, dut on mettre de côté des besognes qui nous paraissent importantes, pressantes même. Enfin, quelque tardivement, j’ai adressé, aux MM. Loch et Mackay, surintendants de l’éducation pour le N. B. et la N. E., la résolution spécifiée au No. a, de la tête commission du Congrès, qui consiste à remercier les bureaux d’Education de l’une et de l’autre province, “pour avoir doté nos écoles publiques d’une série de livres français de lecture.” Plus tard, j’ai adressé aux mêmes sur intendants de l’éducation ainsi qu’à celui de l’Ile du Prince Edouard, aussi bien qu’aux cinq archevêques et évêques de l’Acadie, une traduction anglaise de la 8ème résolution passé par la 1ère commission, laquelle consiste à demander que le français seul soit d’abord enseigné à nos enfants dans les écoles publiques; puis le français et l’anglais simultanément, afin de leur faciliter le moyen de mieux apprendre en fin finale l’une et l’autre langue. Je n’ai pas envoyé de copie cette résolution à nos inspecteurs d’école françaises, pensant que ces messieurs reçoivent et lisent nos journaux acadiens, où le procès verbal du Congrès de Saint Basile a été publié. J’ai également fait tenir une traduction anglaise de la 5ème résolution de la même Commission, la première partie, au Secrétaire de société Médicale du N. B., demandant “de nommer un médecin examinateur de langue française pour les candidats français aux examens de matriculation et médecine”; et toute la résolution à M. Hazen, premier ministre du N. B., en y ajoutant ce qui regarde l’Exécutif de la province, à savoir “que le gouvernement du N. B. soit, de son côté, prié de remplir la première vacance au ‘Bureau Médical’ de la province par un médecin français.” Quant à la question très délicate d’un évêque acadien, nous avons donné communication, vous et moi, monsieur le Président, tel que requis, à Son Eminence le Cardinal Merry del Val et à son Excellence Mrg. Sbarretti, de la résolution passée à Saint Basile, dans les termes suivantes : Au Souverain Pontife Pie X Saint Père, Environ cinq mille Acadiens français, appartenant aux diocèse de Halifax, de Chatham, d’Antigonish, de St-Jean, de Charlottetown, de Portland, de Boston et de la Nouvelle Orléans, réunis en Congrès Plénier, à Saint Basile, dans le diocèse de Chatham, au Nouveau-Brunswick, Canada, pour la célébration de leur fête patronale et nationale, “l’Assomption,” on passé, prêtres et laïques, la résolution suivante, proposée par l’honorable Dr. D. V. Landry, ministre de l’Agriculture pour le Nouveau Brunswick, et secondée par l’honorable A. H. Comeau, Sénateur de la Nouvelle Ecosse au Parlement fédéral du Canada : “Qu’une requête très respectueuse soit adressée au Souverain Pontife le priant humblement d’entendre la longe supplique filiale de ses enfants acadiens d’Amérique, tous catholiques, et de leur accorder un évêque de leur nationalité, avec siège épiscopal à Moncton, au Nouveau Brunswick. En notre qualité de Président et de Secrétaire de l’Assomption, le devoir nous incombe de déposer cette suplique aux pieds de votre Sainteté. Si nous, les Acadiens, mettons tant d’instance dans notre prière, c’est que la situation qui nous est faite dans la province ecclésiastique de Halifax est devenue, pour dire le moins, humiliante et très pénible. Nos pères, en 1775 ont été déportés de leur patrie, on perdu leurs biens terrestres, et quatre mille d’entre eux, au moins, ont payé de leur vie d’avoir confessé leur foi catholique et leur nationalité française. Ceux de leurs descendants, quatre cent mille environ, dispersés dans les provinces mairtimes canadiennes du Nouveau Brunswick, de la Nouvelle-Ecosse, de l’Ile du Prince Edouard, dans la Province de Québec et aux Etats Unis, qui ont conservé leur langue française, ont aussi conservé leur Foi catholique. L’Etat nous accorde la plénitude de nos droits politiques, civils et religieux. Nos aspirons a être dans l’Eglise sur le même pied que les catholiques d’autre nationalités et ne demandons pas autre chose. C’est pourquoi nous conformant au précepte de celui qui a dit : “demandez et vous recevrez,” nous (illisible) vous présenter la filiale et très humble prière de vos enfants d’Acadie, avec confiance, et dans le même esprit de soumission que nous demandons à notre Père Céleste de sauver notre Foi et notre Patrie. Saint Basile, au N. B. 20 août 1908 (Signé) Buote, le Président (Signé) le Sécretaire A plus tard les réponses à ces différentes communications, s’il y a lieu. Croyez, mon cher Président, a l’assurance de mes meilleurs sentiments. Pascal Poirier Sécretaire Shédiac, N.B. 12 déc. 1908.