Chez les Acadiens

Journal
Année
1909
Mois
8
Jour
31
Titre de l'article
Chez les Acadiens
Auteur
Pascal Poirier
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
Chez les Acadiens Dans la province d'Ontario il y avait en 1881, un total de 320,839 catholiques, dont 102,743 Canadiens français et 218,096 formés de toutes les autres nationalités réunies. En 1901, nous trouvons 158,671 Canadiens-français contre 231,633 de toutes les autres nationalités réunies, soit une augmentation, dans les vingt ans, de 55,928 en faveur des Canadiens-français et de 23,537 de toutes les autres nationalités catholiques. Sur ce dernier chiffré, l’augmentation des Irlandais catholiques n’est que de 22,700; les 10,828 autres étant surtout des Italiens et des Polonais. Le Coût du prochain recensement sera pour le moins aussi considérable, le nombre des Canadiens français de l'Ontario étant estimé aujourd’hui à 200,000 environ. Pour la province de Québec, la population catholique se chiffrait, en 1881, à 1,073,820 Canadiens-français contre 96,898 catholiques de toutes autres nations réunies et en 1901, à 1,322,115 d’autres origines; soit une augmentation française de 248,295, et des autres races réunies de 10,247. Dans cette augmentation les Irlandais catholiques comptent pour 5,423. Dans les provinces maritimes, le mouvement de la population n’est pas moins prononcé en faveur des nôtres. Nous comptions, en 1887, 105,922 Acadiens dans les trois provinces de la Nouvelle-Ecosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Ile du Prince Edouard, laissant de côté les îles de la Madeleine, qui relèvent du diocèse de Charlottetown, mais appartiennent civilement à la province de Québec. En 1901, notre population s’élevait à 136,336 âmes, accusant une augmentation de 30,414. Durant la même période de vingt ans le nombre des catholiques de langue anglaise de 164,731 qu’il était en 1881 a tombé à 161,027, soit une perte (pour eux) de 3,704. Les autres catholiques des provinces maritimes, Polonais, Italiens, Sauvages, ont aussi vu leur nombre diminuer de 4,040 à 3,709. Seuls les Acadiens ont augmenté. De fait nous sommes les seuls qui augmentent en nombre dans les provinces maritimes. Sans nous le chiffre total de la population aurait diminué durant les derniers vingt ans. Il était de 870,696 âmes en 1881, et de 893,953, en 1901, au dernier recensement, soit une augmentation de 23,257. L’augmentation des Acadiens, durant la même période, a été de 30,414. Les autres nationalités réunies ont vu, par conséquent, leur nombre diminuer de 7,157 âmes de diminution, nos amis les Irlandais catholiques, figurent pour 3,704. Ce sont des chiffres que je donne, de la statistique que je fais statistique basée sur les recensements revus et corrigés, si je puis dire, car ce recensement officiel accuse une augmentation acadienne plus considérable encore. Mais ce travail, fait en collaboration, et qui est pour la première fois à ma connaissance présenté au public, a été exécuté avec la dernière rigueur et soumis à qui de droit accompagné d’une déclaration assermentée qu’il était exact au meilleur de la connaissance de ses auteurs. Ainsi, les Huguenots de la Nouvelle-Ecosse, qui se sont fait inscrire au recensement, pour un certain nombre, parmi les français d'origine, comme c’est leur droit, ne sont pas compris dans ce travail parmi la population française de la Nouvelle-Ecosse, attendu qu’ils ne sont pas catholiques. Pour résumer, la population catholique de tout le Canada, qui était de 1,769,250 en 1881, s’est élevée à 2,120,636 en 1901. Sur ce nombre l’élément français comptait pour 1,282,485 en 1881 et pour 1,617,122 en 1901, et tous les autres catholiques, pour 483,765 en 1881 et pour 503,514, ce qui, dans les vingt ans, fait une augmentation totale de 334.637 Français et de 17,749 Irlandais et autres catholiques qui peuplent le Canada. Où est le recul de l’élément français? Dans les provinces maritimes nous avons la pluralité dans le diocèse de Halifax, sur les Irlandais et les Ecossais réunies, soit 26,897 contre 26,479, les autres catholiques étant des Sauvages, des Italiens et des immigrés, dans le diocèse de Saint-Jean nous sommes à peu près moitié par moitié, et dans le diocèse de Chatham le nombre des nôtres est de 52,108, tandis que celai de toutes les autres nationalités, y compris les sauvages, n’est que de 15,288. Dans le diocèse d’Antigonish même, où ceux qui devraient nous vouloir du bien, nous ont fait tant de mal, nous comptons pour environ un tiers du total de la population catholique. Je pourrais étendre ma statistique aux Etats Unis, où Canadiens et Acadiens luttent si courageusement pour la conservation de leurs droits dans l’Eglise, et où le défi de toute justice leur est fait avec une suprême arrogance au nom de Dieu même; dénis de justice et abus d’autorité qui sont devenus de grands scandales publiques; qui éparpillent aux quatre vents de la libre Amérique l’antique respect dû et prêté à l’autorité religieuse. Je me contenterai de nommer l’Etat du Maine, parce qu’il s'y trouve un plus grand nombre des nôtres que dans les autres Etats de l’union, 94,000 mille. Français, sur une population totale de 124,000 catholiques. Sur ce nombre, 20,000 seulement sont des Irlandais. Sénateur PASCAL POIRIER.