L’Acadie en France.

Journal
Année
1911
Mois
8
Jour
18
Titre de l'article
L’Acadie en France.
Auteur
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Page(s)
2
Type d'article
Langue
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L’Acadie en France. Un ami nous passe une revue parisienne où M. Pierre Foncin passe en revue ce que devient l’Alliance Française dont le but est de "propager la langue et la littérature françaises dans les colonies et à l’étranger." Dans cet article, l’auteur résume une séance du bureau de l’Alliance ou il y avait M. le conseiller d’état Louis Herbette, qui a conté son récent voyage en Amérique avec sa verve ordinaire; M De Boscq de Beaumont, M. l’abbée Biron, un grand ami des Acadiens, etc. Nos lecteurs seront heureux, nous n’en doutons pas de lire ce que pense de l’Acadie et des Acadiens M. de Boscq de Beaumont, qui a visité notre pays l’été dernier : c’est notre seule excuse pour reproduire en entier cette partie de l’article de M. Foncin, où le Moniteur Acadien est l’objet d’une mention beaucoup trop flatteuse : "Mais, à son tour, M. de Boscq de Beaumont a pris la parole, et a rendu compte de sa mission en Acadie, au pays d’Évangéline." Il y a là, tout près de la grande nation canadienne-française une petite nation sœur qui s’efforce de renaître et de se ressaisir elle aussi. On sait comment l’Angleterre jadis essaya de l’anéantir par des procédés d’une sauvagerie raffinée. Cette tentative de meurtre avec préméditation a piteusement échoué. Cependant les Acadiens auront encore fort à faire pour réorganiser et constituer leur nationalité. Ils sont environ 130,000 répartis par petits groupes assez éloignés les uns des autres dans les provinces maritimes et les îles voisines dont tous les noms ont été débaptisés : Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse (ancienne Acadie), île du Prince-Édouard(ancienne île Saint-Jean). A Bathurst, sur la baie des chaleurs, la moitié de la population est acadienne, mais l’enseignement du français est encore fort négligé. A la grande anse, l’élément français domine, et les Pères Eudistes viennent de fonder à Caraquet un collège de grand avenir. Shédiac (l’ancienne Gégaïque) et la résidence de M. le sénateur Poirier, le chef, le défenseur, l’apôtre de la nation acadienne, le délégué de l’Alliance française pour l’Acadie. A Memramcook a été fondé en 1864 le collège de Saint-Joseph, auquel une université a été années en 1868, et qui peut être considéré comme le phare intellectuel de toute l’Acadie. Dans les îles, la situation des écoles est satisfaisante. Parmi les journaux qui, de leur côté, travaillent à la renaissance acadienne, le plus vaillant peut-être est le Moniteur Acadien. Dirigé par M. Robidoux, il est l’organe des revendications nationales de ce courageux petit peuple vaillant peut-être est le Moniteur Acadien. Dirigé par M. Robidoux, il est l’organe des revendications nationales de ce courageux petit peuple, que ni les persécutions ni l’exil n’ont pu parvenir à détacher de ce qu’il considère à juste titre comme un patrimoine intangible et inaliénable légué par des ancêtres : sa religion, sa langue, ses coutumes." Ainsi s’exprimait M. de Boscq de Beaumont, avec une émotion communicative. Inutile d’ajouter que nous partagions tous son sentiment."