A la Jeunesse Acadienne

Journal
Année
1910
Mois
12
Jour
13
Titre de l'article
A la Jeunesse Acadienne
Auteur
Anatole Vanier
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article

A la Jeunesse Acadienne

 

Il y a six ans, quelques jeunes gens sérieux, conscients de leurs devoirs religieux, sociaux et nationaux, et indignés de l’apathie des leurs devant l’activité des ennemis de la religion et de la nationalité, fondèrent l’Association Catholique de la Jeunesse Canadienne-française. Ils voulaient se préparer à accomplir leur mission et grouper la jeunesse du Canada.

 

Ils firent preuve de cœur et d’intelligence, aussi l’élite intellectuelle et morale leur assura sa parfaite sympathie.

 

Des problèmes difficiles se posent carrément à la famille française de ce pays, les jeunes canadiens de Québec et d’Ontario comme les jeu-Acadiens des provinces maritimes ont plus que jamais, l’impérieux devoir de se bien préparer à faire face aux difficultés nouvelles.

 

L’ardeur de la jeunesse du Canada est sans cesse grandissante, des cercles de l’A. C. J. C. surgissent rapidement de tous côtés, dans la région de Montréal toutes les paroisses s’organisent. Il faut que l’Acadie fonde un cercle de l’A. C. J. C. que dis-je, il faut qu’elle en fonde plusieurs et qu’elle ait son comité régional.

 

Je l’ai déjà dit, mais permettez-moi d’insister, bien que je prétende que vous devez à tout prix rester Acadiens – vous avez une histoire propre et vous ne serez forts qu’à la seule condition de suivre, même dans l’évolution, les dictées de la tradition – bien que vous vous deviez rester Acadiens je soutiens que vous avez le devoir de former des cercles de l’A. C. J. C.

 

Plusieurs d’entre vous ont exprimé le désir de voir en Acadie une association sœur de la nôtre, je respecte cette opinion, mais je ne la partage pas. Je suis persuadé que dans presque toutes les revendications, à cause du nombre restreint de ses membres, l’association acadienne distincte aurait besoin de l’union formelle de la puissante association qui tend déjà à la fin qu’elle se proposerait, et les démarches que nécessiterait chaque union temporaire retarderaient tout mouvement d’ensemble. D’ailleurs pourquoi deux sociétés [texte illisible] pour obtenir un [texte illisible] conservation de la foi catholique et de la langue française. Les Franco-Américains [mot illisible], il est vrai. Une [mot illisible] distincte, mais il ne faut pas [mot illisible]qu’ils vivent dans un pays étranger, leurs revendications s’adressent donc à des autorités particulières et elles supposent des organisations spéciales.

 

Que les deux groupes français du Canada forment une même phalange! Des alliances qui reposent sur le respect mutuel ne sont pas dangeureuses. Ce respect existe déjà; et, comme canadien, laissez-moi vous assurez que les Canadiens français, qui connaissent parfaitement la valeur des droits d’une minorité, ont le plus grand respect pour leurs frères ainés, les Acadiens, qui sont moins grands qu’eux – par le nombre – tout simplement parce que Dieu l’a voulu.

 

Acadiens, en faisant partie de l’A. C. J. C. vous aurez plus spécialement accès aux colonnes du Semeur, l’organe de l’Association, où vous pourrez faire connaître même vos combats locaux, et la connaissance de vos malheurs permettra à la jeunesse de la province de Québec toute entière de vous aider au moins de sa sympathie comme elle le fait pour les Canadiens d’Ontario au grand déplaisir des francophones de là bas.

 

Les cercles de l’A. C. J. C. sont autonomes, que les Acadiens en fondent, les deux rameaux de la minorité française seront ainsi moralement unis dans les luttes locales et ils le seront physiquement pour la défense de la religion et de la langue.

 

Anatole Vanier

 

 

N. B. Si vous voulez entrer en relation avec l’A. C. J. C. adressez toute correspondance au Bureau de poste, case 2183, Montréal.