1910

Journal
Année
1910
Mois
2
Jour
8
Titre de l'article
1910
Auteur
Anatole Vanier
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article

1910

 

Durant l’année qui vient de finir j’ai eu de temps en temps le plaisir de m’entretenir avec la population française de l’Ile du Prince-Edouard – pour être plus exact, avec les Acadiens de l’Ile Saint-Jean – et je suis heureux aujourd’hui de leur faire mes meilleurs souhaits.

 

Je veux, Acadiens, que cette année et toutes les autres qui vont suivre soient pour vous heureuses et prospères. Vous avez dû et vous devez encore revendiquer les droits aussi évident que sacrés. Puissiez vous jouir pendant l’année qui commence non seulement de tous les droits des sujets britanniques qui sont les vôtres mais aussi de tous les droits des Enfants de l’Eglise.

 

L’Union fait la force, cette sentence est la devise de notre journal qui me prête la voix en ce moment, rappelez-vous cela; ne cessez pas de dire vos malheurs, de demander justice, parlez toujours avec énergie et dignité mais organisez-vous aussi l’organisation a été l’outil des bons et des mauvais depuis le commencement du monde, servez vous en pour la bonne cause.

 

Fortifiez la feuille française qui s’imprime au milieu de vous, diffusez-la dans toute l’ile et  l’extérieur dans tous les centres acadiens. Le journal fait connaitre à toute une nation et ses gloires et ses épreuves; il l’unit. Et l’on entend toujours les représentants d’une nation unie même lorsqu’on simule la distraction. Votre journal est de plus la sauvegarde de votre langue.

 

Faites des alliances; elles vous seront utiles si elles sont honrables et intelligentes et si vous savez rompre au bon moment. Unissez vous à vos frères les Canadiens-Français quand vos intérêts sont les leurs et cela arrive souvent parce que chez les deux familles la croyance et la langue sont les mêmes. Je n’ai pas d’arrière pensée, je ne veux pas effacer la distinction des deux groupes car je sais que notre passé fait notre force et nos histoires sont distinctes mais de même que les Canadiens de langue française ont le devoir de donner franchement la main aux Canadiens-Anglais pour l’attention ou la conservation d’un avantage commun les Acadiens-Français doivent se joindre aux Canadiens-Français quand ils veulent un même bien ou rejettent un même mal.

 

Heureuse année.

Anatole Vanier.