Coups de plume

Journal
Année
1906
Mois
11
Jour
15
Titre de l'article
Coups de plume
Auteur
Sylvain
Page(s)
1
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
COUPS DE PLUME SYLVAIN Décidemment, M. le Rédacteur votre poste aux bureaux de L'Impartial n'est pas une sinécure, si je puis en juger par le No. du 25 oct. que j'ai sous les yeux. Ce que la confection des huit pages d'un journal hebdomadaire coûte de travail assidu, de talent, de courage et de persévérance, personne peut en avoir une idée adéquate, à moins de s'être familiarisé avec les rouages de l'administration intérieure et extérieure d'un journal tel que L'IMPARTIAL. Amis lecteurs quand vous irez à Tignish, entrez aux bureaux de L'IMPARTIAL ; on vous y recevra cordialement. Malgré les occupations multiples du gérant, il se fera un plaisir de vous faire visiter l'établissement, et de vous en expliquer les détails—depuis le clavigraphe dans le bureau du rédacteur, jusqu’au torchon du "diable" dans l'imprimerie. N'ayez pas peur, ce "diable" est bien noir et son torchon est bien sale mais l'un et l'autre sont absolument inoffensifs. Après avoir été initié un tant soit peu aux secrets d'une imprimerie, et avoir souhaité le bon jour à votre aimable cicerone, vous pourrez alors, en retournant au foyer, méditer un peu sur les misères et les contradictions de cette vie, dont le journaliste concientieux n'est pas exempt—sur tout le journaliste Acadien. Voyons, M. le Rédacteur, ne soyez pas trop sévère à l'égard de ces bonnes gens d'Egmont Bay et mont Carmel. Les directeurs de cette "Union" n'en sont qu'à leurs premiers essais dans l'art des expositions agricoles ; donc, il n'est pas étonnant qu'ils aient fait plusieurs oublies dans les détails de leur organisation. Vu que le succès de ces expositions annuelles parait maintenant assuré, je suis certain que les directeurs vont perfectionner leurs méthodes d'annonces, et ainsi procurer un double succès à cette belle et patriotique entreprise en y conviant tous les acadiens du Co. de Prince, ainsi que nos amis d'autres nationalités qui s'intéressent au progrès agricole de notre pays—Un correspondant d'Egmont Bay nous dit que Son Honneur le Lieutenant Gouverneur a bien voulu encourager cette entreprise et en rehausser l'éclat par sa présence. Voilà qui n'est pas banal! Si je ne me trompe, c'est la première fois dans l'histoire des Provinces Maritimes qu'un Lt. Gouverneur honore ainsi notre peuple—Sans doute, les Revds. MM. Boudreault et Arsenault y sont pour quelque chose dans cette circonstance, n'importe,—c'est autant de gagné en attendant notre Collège Acadien. Il me fait plaisir de voir "Acadien" revenir à la charge au sujet si important d'une éducation supérieure à la portée de nos jeunes acadiens de l'Ile St. Jean- Votre correspondant est certain que je suis "carrément" opposé au Collège Acadien, et en découvre la raison dans le fait que je veux, "assurer l'existence" du Collège diocésain de St. Dunstan. Non, M. Acadien, je ne suis pas "carrément" opposé à ce beau projet, non plus ai-je l'idée "d'assurer l'existence" du Collège St. Dunstan aux dépens du Collège que préconise Acadien. Je n'en dirai guère plus long aujourd’hui à ce sujet, en attendant que des voix plus pondérées et plus autorisées se fassent entendre soit dans des assemblées publiques ou dans les colonnes de notre presse acadienne, surtout L'IMPARTIAL. En attendant que M. Acadien, qui signe de Mont Carmel, aille demander à son curé, le Rev. P. P. Arsenault, ce qu'il pense de son insulte gratuite qu'il (Acadien) adresse à l'endroit des prêtres acadiens de l'Ile, en les traitant "d'hostiles à la fondation d'un Collège Acadien"; "manque de force de volonté" etc. Allons donc, parce que ces prêtres ne s'accordent pas en adoptant la manière de voir et de faire d'Acadiens, vite ils sont traduits au jugement du public par un quidam "Acadien", comme si ces RR. MM. avaient à prendre conseil du scribe de Mont Carmel en matière si grave pour toute la population insulaire et de si haute importance pour nos nationaux. On dirait qu'il vise surtout l'énergique P. Pierre, son curé ; citons : "Cependant s'agit il de l'érection d'une église, d'un presbytère ou de tout autre entreprise, il faut que l'affaire marche à leur gré ; mais s'agit-il d'une institution pour former notre jeunesse acadienne, alors tout leur semble hasardeux et même impossible. Pourtant si nos curés acadiens avaient la force de volonté qu’ils déploient en [illisible]. Il n'y a aucun doute [illisible] Acadien vise son [illisible]. se faire administrer une dégelée qui ne sera pas de paille, car je connais trop bien le P. Pierre pour qu'il se laisse faire la leçon par un "Acadien" quelconque, qui à l'air a avoir la plume plus facile que la jugeotte en bon fonctionnement. Que les Boudreault, les Chiasson, les Gallant, les Arsenault, les Gauthier se fassent faire la leçon par un "Acadien" de 15 Point! Cela a-t-il l'air assez cocasse, amis lecteurs ? Qu'en pensez-vous? Ce serait à rire n'est-ce pas, si le sujet n'était pas si sérieux, Voyons, Acadien, il y toujours moyen de s'accorder— Laissons le sujet du Collège ou de la Chaire de Français à qui de droit. En attendant nous savons que la cause qui nous est si chère a besoin d'assistance pécuniaire dès son début. Par les présentes, j'autorise M. Buote d'inscrire mon nom pour 50 dollars laquelle somme je remettrai entre les mains d'un comité dûmant autorisé à percevoir les souscriptions en faveur de l'œuvre soit d'un Collège soit d'une chaire de français pour les Acadiens de l’Ile St. Jean—M. le Rédacteur, merci de votre bon conseil. SYLVAIN.