Encourageons Notre Presse.

Journal
Année
1901
Mois
4
Jour
4
Titre de l'article
Encourageons Notre Presse.
Auteur
EGE
Page(s)
3
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
Encourageons Notre Presse. Voulons-nous faire du bien? commençons chez nous. C’est une vérité incontestable : — “Charité bien ordonnée commence chez soi”. Cette charité peut s’exercer de plusieurs manières, dont l’une des principales est l'appui que nous devons donner à notre presse locale française. Si nos gens de langue française, au lieu de s'abonner à des journaux étrangers et anglais qui ne disent jamais rien qui se rapporte à notre pays; qui prennent un malin plaisir à nous ignorer, ou s'il s'occupent de nous ce n’est que pour nous traiter d'inférieurs à d’autres auxquels nous sommes réellement supérieurs sous bien des rapports, prenaient la résolution louable de patronner leur journal français, ils se rendraient service, à eux-mêmes, en même temps qu'au journal qui travaille pour eux. Maintenant, nous posons cette question que nous considérons pleine de bons sens : Dites-nous, n’avez-vous jamais éprouvé un certain orgueil en vous même lorsque vous avez dit : Nous avons un journal français; je le reçois; c’est un bon journal. Vous vous rendez alors le témoignage que vous faites votre part pour le supporter, puisque vous le recevez. Ensuite nous demandons à ceux qui se croient trop fins, ou plutôt trop peu soucieux de leurs propres intérêts pour s’abonner à leur journal français, n’avez-vous jamais dit : Oui, nous avons une feuille, je ne la reçois pas, ça ne vaut pas la peine. Si vous croyez que ce n'est pas un journal bien fait, donnez- lui la chance de s’améliorer par votre concours bienveillant et surtout pratique. Recevez-le; payez votre abonnement et tâchez de lui rallier les sympathies, et surtout de nouveaux abonnés. On ne s'aperçoit jamais tant du manque d'un journal que lorsqu’on a quelque nouvelle que l'on aimerait à faire publier—une soirée, un mariage, un décès, etc. —Donc, faisons voir aux autres nationalités que, malgré ce qu'ils pensent de nous, nous avons autant de savoir-vivre qu’eux. Encourageons notre journal français qui, en toute occasion, sera là lorsque nous en aurons besoin, soit pour défendre nos droits contre les autres nationalités, soit pour chanter nos louanges, si nous faisons quelque chose qui mérite la publicité. EGE