Français, Marchez Ensemble

Journal
Année
1900
Mois
9
Jour
13
Titre de l'article
Français, Marchez Ensemble
Auteur
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Page(s)
4
Type d'article
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Contenu de l'article
Français, Marchez Ensemble La semaine dernière, nous avons démontré assez clairement qu’elle espèce de traitement les égoïstes et les fanatiques voudraient nous servir. Nous avons exposés les opinions des âmes viles et mercenaires qui, malgré l’assistance indispensable à leur bien-être et à leur avancement social et pécuniaire que leur fournissent les Acadiens, prétendent, cependant, lorsqu’ils sont en lieux sûrs, dédaigner ceux qui leur ont prêté secours. Nous avons prouvé jusqu’à l’évidence comment ces sots gonflés d’un fol orgueil honnissent tout ce qui a une apparence française. Enfin nous avons démontré d’une manière suffisante à convaincre qui que ce soit, que nous ne sommes pas toujours traités comme nous le méritons par les autres nationalités qui règnent au milieu de nous. En nous exprimant ainsi, il ne faut pas croire que nous entreprenons d’établir l’impeccabilité des nôtres. Il ne faut pas s’imaginer que nous nourrissons la fausse idée que le peu de cas que font de nous certains esprits arrogants et fastueux dépende entièrement d’eux. Beaucoup de ce manque de respect qui est entré dans l’esprit des étrangers à notre égard est dû au manque d'unité qui, malheureusement, n’existe pas parmi nous. Nous ne nous supportons pas les uns les autres tel que nous devrions. Trop souvent nous nous méprisons, de là le peu d'estime qui retombe sur nous de sources étrangères. Comme nous le disions la semaine dernière, pour gagner le respect des autres, il faut nous entre-respecter, nous entre-aider, enfin, être unis et marcher d’un commun accord. Nous ne voulons pas dire par celà que nous sommes tous obligés d'avoir la même opinion sur toutes les questions qui se présentent. Il y a des cas où il nous paraît bien légitime que chacun soit laissé libre d’agir selon ses goûts. Dans les questions politiques, par exemple, nous devons respecter les opinions de nos semblables et les laisser libres d’agir comme il l’entendent, dans les occasions bien entendu, où il n'y a pas de question religieuse en jeu. Dans toute circonstance où il s’agit de questions qui touche à notre religion, en enfants dignes de l’exemple que nous ont montré nos pères, nous devons nous ranger sous l’égide de l’église et suivre, en tout, ce qu’elle nous enseigne. Dans tous les autres cas nous devons exercer notre droit de citoyen selon nos convictions et ne jamais nous rapetisser en nous laissant entraîner par ceux qui tâchent de nous gagner par des promesses. Respectons-nous et nous serons respectés. C’est surtout [texte illisible] tout son éclat ce principe noble qui tend à aider, à faire réussir. C’est alors que se discerne de la manière le plus apparente le caractère de l’homme juste, franc et sincère qui fera servir les succès qu’il a déjà obtenus fera servir les succès qu’il a déjà obtenus lui-même avec l’aide de ses compatriotes, à l’avantage des siens. Ceux qui courent après les innovations et veulent importer d’ailleurs ce que nous possédons déjà chez nous, ne sont pas les vrais patriotes; ceux-là, disons-le, ne travaillent pas dans l’intérêt de leur pays, n’ont pas à cœur l’avancement de nos Acadiens. La grande convention acadienne qui a eu lieu dernièrement, à Arichat, et dont le but principal est de travailler à l’avancement de nos Acadiens, nous exhorte à nous supporter les uns les autres. La convention des instituteurs tenue à Mont-Carmel à traiter plus fortement sur ce point important que sur tout autre. Donc, lorsque nous avons les admonitions paternelles de nos compatriotes les plus éminents, lorsque nous constatons que notre clergé veille de si près à nos propres intérêts et se donne tant de peine pour nous faire avancer dans la voie du progrès, il est du devoir de tout véritable Acadien de travailler à l’avancement des siens dans son propre pays au lieu d’entreprendre d’importer d’ailleurs ce que nous avons déjà chez nous.