Convention des Instituteurs Acadiens - Troisième réunion tenue à la salle Ste Marie, Tignish le 2 juillet 1895.

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Année
1895
Mois
7
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11
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Convention des Instituteurs Acadiens - Troisième réunion tenue à la salle Ste Marie, Tignish le 2 juillet 1895.
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CONVENTION DES INSTITUTEURS ACADIENS

TROISIEME REUNION TENUE A LA SALLE STE. MARIE, TIGNISH LE 2 JUILLET, 1895.

Tel qu’il avait été annonce le troisième congrès des instituteurs Acadiens a eu lieu cette année à Tignish.

Vu le changement opéré la semaine précédente dans l’horaire [mots illisibles] délegués ont pu se rendre à Tignish le lundi soir, de sorte que toutes les affaires ayant rapport à la convention ont été complétées le lendemain mardi.

Parmi les personnes présentes. On remarque d’abord les Revds. D. M. Macdonald, J. Chiasson, F.X. Gallant. S. Boudreault. Les instituteurs dont plusieurs anglais, sont en grand nombre. Depuis l’ouverture jusqu'à la fin de la convention, la salle est littéralement remplie.

Première Séance

10 heures A.M.

Adresse par le Président de l’Association.

Adresse de bienvenue par le Revd. D.M. Macdonald.

Lecture et adoption du procès-verbal de la dernière convention.

Discussion sur la meilleure manière d’enseigner le français et l’anglais à nos jeunes acadiens. Ont pris part à la discussion. M.A. Doiron, Le Revd. J.Chaisson, le Revd F.X Gallant, le Revd. S.Boudrault le Revd. D.M Macdonald, le Dr.Doiron. M. Jos Gallant, Mlle Jacq. Arsenault, M.Filias Buote, M.Isaac Desroches.

Deuxième Séance

Leçon sur le chant par M. l’inspecteur.

Conférence sur la lecture par M.J. Gallant du Collège St Dunstan.

Conférence sur la discipline à l’école par M.G. Buote.

Discussion sur la possibilité d’établir des communications par voie de correspondances entre les différents centres français pour connaitre l’état des différentes écoles.

Il est adopté que les vice-présidents de chaque arrondissement fassent rapport à la convention annuelle des assemblées tenues pendant l’année.

Elections des officiers dont le résultat est comme suit :

Prés M.M.J. Oct.Arsenault

Vice-Prés. Filias Buote

Sec-Très J.Blanchard

Directeurs Dr Doiron, Jérôme Gallant, Dr Chaisson, Sénateur Arsenault.

Vice-présidents pour les différents arrondissements :

M.Isaac Desroches, Tignish et Palmer Road.

M. Marin Gallant Rustico.

M. Robert Doucet Bloomfield.

M.Filias S Leclerc Egmont Bay

Les délibérations se terminent par un discours prononcé par M.A. Doiron au cours duquel il remercie les gens de Tignish pour l’accueil bienveillant offert aux étrangers qui ont assisté à la convention.

L’association est maintenant forme des membres suivants :

Rev F. X. Gallant

 ‘’   D.M. Mcdonald

 ‘’   R.B. Macdonald

 ‘’   J.Chaisson

 ‘’   J.McGrath

 ‘’   S.Boudrault

 ‘’   M.J [illisible]

 ‘’   J.A. Blaquière

M. A. Doiron

L’hon sénateur Arsenault

Mlle A. Gandet

 ‘’    Agnes Arsenault

 ‘’    Adeline Arsenault

M. Ignace Gallant

‘’   Jas Landrigan

‘’   Jérôme Gallant

‘’   Stan Blanchard

‘’   J. Blaquière

‘’   R. Doucet

‘’   A.Gaudet

‘’   J.G. Blanchard

‘’   M. Arsenault

‘’   J. O. Arsenault

‘’   Jean O. Arsenault

‘’   J.B. Gaudet

‘’   S.E. Gallant

Mlle Jacq. Arsenault

 ‘’    C. Gallant

M. Isid. Buote

‘’  M. Gallant

‘’  G. Buote

Mlle S. Aucoin

  ‘’   S. Arsenault

  ‘’   Jos.Gallant

  ‘’   J. F. Arsenault

  ‘’   W. Overbeck

 Dr Doiron

Mlle .M. Martin

M. F. S. Leclerc

‘’   J. Gallant

‘’   M. Gallant

Mlle F. McKiever

  ‘’   C. Flemming

Il est décidé que la prochaine convention ait lieu à Rustico Jos. Blanchard Sec- Très.

ADRESSE PAR L’INSPECTEUR

Mesdames et Messieurs.

L’idée de tenir nos conventions dans les différentes paroisses de la province fut une idée marquée au coin de la sagesse et de la prudence, et nous devons nous réjouir davantage aujourd’hui de nous voir réunis dans la paroisse de Tignish, cette paroisse si belle et si grande si généreuse et si hospitalière. Ce qui rehausse l’éclat de notre réunion, c’est que nous ouvrons au public les portes de notre salle de séance, en sorte que les parents des enfants sous notre charge peuvent voir pour eux-mêmes si nous sommes dignes d’une telle confiance. Ils peuvent apprécier les qualités des demoiselles et messieurs qui doivent être pour leurs enfants des modèles de conduite, de vertu, de patriotisme et d’amour du beau et du bien.

Oui, Mesdemoiselles et Messieurs, nous sommes ces modèles quelqu’imparfaits qu’ils soient. Nous sommes les artisans qui façonnons ces jeunes intelligences pour le bien ou pour le mal. Nous sommes les capitaines qui disciplinent et arment cette phalange juvénile afin que plus tard comme de braves soldats elle puisse combattre les bons combats.

Or, en face d’une telle mission, n’avons nous pas droits d’être fiers de notre profession? Et le titre de maitre d’école si nous le comprenons bien, ne doit il pas faire naitre en nous les sentiments les plus nobles? Tandis que le titre “d’instituteur” nous donne comme confrères rien moins que le clergé et la presse.

Le prêtre, en accomplissant la mission qui lui a été confiée par Dieu lui-même quand il lui ordonna d’aller et d’enseigner toutes les nations, remplit les fonctions du vrai instituteur. De plus, la profession du maitre d’école, surtout dans cette province est une mission de charité. Quelle autre chose qu’une œuvre de charité peut-être l’enseignement d’une école de 60 élèves, ou plus, pour la modique somme de $130 à $200 par an.

Mesdemoiselles et Messieurs, vous montrez que vous êtes dignes de votre profession en venant à nos conventions, en profitant de tous les moyens qui puissent vous rendre plus capables de remplir vos nombreux devoirs.

C’est avec plaisir que je vous invite à jeter un coup d’œil sur l’année scolaire qui vient de finir parce que je suis certain que vous pouvez constater un surcroit de progrès dans nos écoles françaises. Jamais avant l’année dernière n’avions nous lu ou entendu dire que nos instituteurs s’assemblaient pour discuter et approfondir les mesures les plus propres à l’avancement des écoles acadiennes. N’avons-nous pas lu aussi pour la première fois des essais sur des sujets pédagogiques, écrits par nos jeunes instituteurs et institutrices.

Que nous disent ces faits? Ils sont des preuves évidentes que nos maitres et maitresse désirent avancer dans la voie du progrès et par ce fait même faire avancer ceux qui sont confiés à leur charge.

Je ne pense pas être taxé d’exagération en affirmant que cela est dû en grande partie à la convention d’Egmont Bay conjointement avec l’intérêt que le clergé porte à l’éducation des acadiens. Permettez moi de dire aussi que l’Impartial, par son dévouement et par son empressement à accueillir et à reproduire pendant l’année tout ce qui pouvait nous encourager, mérite notre considération et notre appui.

Oui, de nos jours, le journal est un puissant éducateur et comme dit l’abbé Casgrain, “C’est la grande chaire du jour. Du haut de cette chaire, l’apôtre, le prédicateur se fait entendre non plus entre les murs d’une église mais à tout le monde.”

Cependant, malgré nos efforts persévérants nous ne sommes qu’au début. L’aurore de cette époque commence à poindre ou nos écoles n’auront rien à envier à celles des autres provinces. Conséquemment étudions ensemble et approfondissons cet art sublime de l’enseignement.

Tâchons de comprendre d’avantage qu’il ne faut pas se borner à l’enseignement de la lecture, de l’écriture, et de l’arithmétique, car, quoique ces sciences soient bonnes et nécessaire, elles seules ne feront jamais de bons citoyens.

Il faut considérer dans l’homme trois vies distinctes – la vie corporelle, la vie intellectuelle et la vie spirituelle, – La loi fondamentale veut que ces trois puissances soient disciplinées et éduquées ensemble afin qu’elles s’accordent et qu’elles s’harmonisent, si non, nous n’aurons jamais de vrais citoyens.

En effet, les hommes sans principes religieux ne sont pas de vrais citoyens ; l’expérience quotidienne nous le démontre d’une manière évidente. D’un autre cote, les hommes sans instruction dans cet âge d’innovations et de progrès ne peuvent prendre aucune part active aux grandes questions du jour. Et enfin, les hommes sans forces physiques ne peuvent pas faire grand usage de leur intelligence ou de leurs principes de religion pour l’utilité de leurs concitoyens. Mais les hommes sains de corps, avec une intelligence bien cultivée et guidée par les vrais principes de la morale chrétienne, voilà les hommes qui font la richesse d’un peuple.

Ainsi, Melles & Messrs, vous comprenez la nécessite de développer ces trois puissances de l’homme. En donnant au corps l’exercice qui lui est nécessaire, vous disposerez l’intelligence à s’appliquer d’une manière plus efficace à l’acquisition de la vérité pour la réduire en pratique et conséquemment vous serez à la hauteur de la noble mission qui vous a été confiée.

En terminant, mesdemoiselles et Messieurs, j’espère que rien ne troublera cette salutaire et harmonieuse sympathie qui existe maintenant parmi nous, et qui j’espère s’accroitra de jour en jour. Donc continuons de nous entraider et ne craignons pas de nous corriger les uns les autres. C’est là un des plus surs moyens de nous rendre de plus en plus utiles à nos concitoyens. Jos. Oct. Arsenault Près. de l’association des instituteurs Acadiens.

Jos. Oct. Arsenault

Pres. de l'association des Instituteurs Acadiens