Réponse de l'Hon. J.O. Arsenault à l'addresse que lui ont présenté les citoyens de Tignish

Journal
Année
1895
Mois
3
Jour
14
Titre de l'article
Réponse de l'Hon. J.O. Arsenault à l'addresse que lui ont présenté les citoyens de Tignish
Auteur
J. O. Arsenault
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
REPONSE DE L’HON J.O. ARSENAULT A L’ADRESSE QUE LUI ONT PRESENTE LES CITOYENS DE TIGNISH A MM. J.J. Desnoyers, M.D. J.E. Richard, Gilbert Buote, Roch Chaisson et autres Citoyens de Tingish. Messieurs; Quoique vous ayant déjà adressé quelques mots de remerciements lors de présentation de votre aimable adresse de félicitations à l’occasion de ma nomination à un siège au sénat permettez-moi de vous remercier plus particulièrement pour les nobles sentiments de reconnaissance que vous adressez aux autorités fédérales pour avoir bien voulu donner effet à votre requête d’une manière si courtoise et si satisfaisante. Nous avons bien droit de nous réjouir un peu de cet acte de justice accordé à nos nationaux de l’ile St Jean. Pour près d’un siècle, nos ancêtres ont été méconnus et privés des avantages politiques et civile dont jouissaient les autres nationalités. Enfin, depuis quelques années, les obstacles qui nous empêchaient de prendre part au progrès ont disparu et nous commençons à marcher à côté des nationalités les plus favorisées. Maintenant le terme d’infériorité ne nous est plus applicable et il ne tient qu’à nous de marcher dans la voie du progrès social et intellectuel. Quel immense changement dans bien peu plus qu’un quart de siècle! Sans énumérer tous nos avantages intellectuels d’aujourd’hui, nous pouvons mentionner nos collèges français au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Ecosse, nos couvents, nos instituteurs, nos prêtres, nos hommes d’Etat à la chambre des communes au sénat et aux chambres locales; nos juges au Nouveau-Brunswick, nos avocats, nos médecins, nos magistrats, nos commerçants, nos industriels et nos quatre journaux français dont l’IMPARTIAL, quoique le plus jeune n’est pas le moindre. En avant donc maintenant que nous sommes sur un pied d’égalité avec les autres nationalités. Travaillons avec courage; encourageons nos compatriotes à s’unir pour le bon combat; encourageons notre journal français de Tignish et soutenons-le dans ses efforts pour le bien de la famille acadienne. Les autres nationalités commencent à nous mieux connaitre et à nous apprécier. Le gouverneur Howlan est l’ami sincère des Acadiens et il profite de toutes les occasions pour nous le prouver. Le sénateur Ferguson, par la promptitude avec laquelle il a agi à notre égard aussitôt que les circonstances le lui ont permis nous a démontré d’une manière tangible l’intérêt qu’il nous porte et il m’est agréable de constater que vous avez su en tenir compte dans votre estimable adresse. Je vous remercie encore une fois, bien cordialement messieurs, de l’intérêt vous avez pris à mon avancement comme [mots illisibles] patriotes. Mes vœux les plus empressés sont pour votre prospérité et votre bonheur. Salut. Votre tout dévoué serviteur, Jos. O. Arsenault. Ce 8 mars, 1895.