Rapport annuel des écoles acadiennes

Journal
Année
1894
Mois
4
Jour
26
Titre de l'article
Rapport annuel des écoles acadiennes
Auteur
Joseph Oct. Arsenault
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
RAPPORT ANNUEL DES ECOLES ACADIENNES Monsieur Donald McLeod, Surintendant Monsieur : - J'ai l'honneur de soumettre mon deuxième rapport annuel des écoles acadiennes qui sont sous ma surveillance. J'ai visité quarante trois écoles, dont quatre sont graduées, donnant un total de quarante-sept départements. D'après mon livre d'inspection, le nombre total d'élèves enrôlés est de 2,136. C'est avec plaisir que je puis constater que dans presque toutes les localités acadiennes, il s'est manifesté beaucoup plus d'intérêt dans les écoles qu'il y en avait lors de ma première visite inspectorale. L'école de St. André no 172, Rusticoville, a été mise sur un meilleur pied par l'addition d'un nouveau département, est pourvue de pupitres et de sièges d'après le style moderne. Les deux départements de l'école de Miscouche ont été réunis en un seul appartement, spacieux et confortable, pour l'usage du maître en chef, tandis que l'étage supérieur a été amélioré et fourni pour le maître-assistant. Plusieurs autres écoles ont subi des améliorations de différentes manières, par l'adition des choses indispensables au bon fonctionnement d'une école. Les instituteurs acadiens aussi bien que les instituteurs anglais qui enseignent dan. Les écoles acadiennes méritent des éloges pour leurs efforts assidus afin de perfectionner leurs élèves dans la prononciation de la langue française. Une prononciation vicieuse est, je pourrais dire, le plus grand défaut que j'aie remarqué lors de ma première visite. Pour y remédier, plusieurs instituteurs se sont procuré "Un Cours de Lecture à Haute Voix" un ouvrage qui supplée admirablement ce besoin ressenti depuis longtemps. Grâce à ces livres et à d'autre efforts semblables, un élan digne d’éloges dans la voie de la perfection, est notable dans la lecture et dans l'écriture. Les élèves acadiens, n'ont pas, non plus, rétrogradé dans les autres branches d'éducation qui sont enseignées dans nos écoles communes. Trois ont obtenu des diplômes des troisième classe, à Noël 1893, et cinq autres suivent actuellement un cours à l'Ecole Normale eu vue de subir au mois de juin, 1894, un examen pour la deuxième classe; ce qui donne le plus grand nombre qu'il y ait jamais eu en aucune année précédente. Le besoin d'écoles graduées est beaucoup plus urgent dans les districts acadiens que dans les localités anglaises, pour la raison que le français et l’anglais y sont enseignés, ce qui occasionne deux fois autant de travail de la part du maitre que dans les écoles où l'on n’enseigne qu'une langue. C'est impossible de s'attendre à d’heureux résultats dans une école où il se trouve jusqu'à soixante-cinq élèves qui apprennent les deux langues, et conduits par un seul maitre. C’est pourquoi, je prends occasion d’attirer votre attention sur les écoles suivantes où un changement devient absolument nécessaire : Mont Carmel no. 59; St. Nicolas, no. 57; Rustics, no 175; Puisville no. 110. Il y a deux villages acadiens, lesquels, quoique cela paraisse étrange dans cet âge de progrès, on droit d’avoir des écoles, mais dont les titres ont été ignorés jusqu’à présent. L’un se trouve entre Alma et Centre Line, dans le comté de Prince, à une distance de cinq milles : l’autre, situé entre Haldimand Bridge et Cape Egmont. Si le Gouvernement juge à propos de leur accorder des écoles, il se trouvera au moins, vingt-cinq contribuables dans chacun de ces districts qui desirent procurer à leurs enfants les bienfaits d’une bonne éducation. (Depuis que le rapport de M. Arsenault a paru, les gens de Centre Line Road ont obtenu une école.) Je soumets maintenant quelques observations touchant les différentes branches sur lesquelles les éléves ont été examinés. Lecture – Un grand défaut que j’ai remarqué dans plusieurs écoles, est la monotonie dans la lecture anglaise. Ce defaut des dû, probablement, en grande partie, à ce que les élèves ne comprennent pas à fond les leçons; mais je crois que les maîtres aussi y ont leur part de blâme. L’épellation est bonne. Grammaire – En général les élèves savent rendre compte des définitions, mais les maitres devraient s’occuper plus sérieusement de l’art de la composition. Arithmétique – On trouve toujours les élèves assez bien avancés dans cette branche, mais l’exactitude dans le calcul fait défaut. Il n’est pas rare de trouver que ceux qui travaillent les fractions ne pouvent donner une réponse correcte en soustraction, etc. Ecriture – Des progrès marquants ont été faits dans l’écriture. Plusieurs écoles sont recommandables sous ce rapport. Géographie – Ici les progrès sont satisfaisants, et sont, je crois du en grande partie a l’acquisition des cartes géographiques qui ont été achetées depuis ma première visite. Je serais d’avis que dans l’enseignement de la géographie le maître adoptat la methode intuitive au lieu de taxer la mémoire des enfants au premier abord. Histoire – Quoique les élèves acadiens retirent beaucoup d’avantage de l’étude de l’histoire d’Angleterre en anglais, on ne peut pas nier qu’ils obtiendraient un avantage équivalant en étudiant l’histoire du Canada en français. Autres Sujets – Sous ce titre, il n’y a guère de commentaire à faire. Vu le petit nombre d’écoles, dans les quelles on y enseigne le latin, la géométrie, l’algébre, l’agriculture, etc, je m’abstiene d’offrir aucunes observation; mais je conseillerais que le chant fut plus généralement pratiqués dans les écoles. J'ai l’honneur d'être monsieur Votre obéissant serviteur. JOSEPH OCT. ARSENAULT Inspecteur des écoles acadiennes. MENTION HONORABLE Jacqueline Arsenault, Mont Carmel. Jérôme Gallant, Grand Père [Rustico] Jean B Gaudet, Peterville, Laurent Arsenault, Egmont Bay (Road), André Doiron, St- André (Rusticoville). Moïse Doucette, Howlan Road JOS. OCT.ARSENAULT