le 13.

Journal
Année
1893
Mois
12
Jour
7
Titre de l'article
le 13.
Auteur
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Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
Le 13 Mercredi prochain est le jour de la votation. Nous nourrissons l'espoir que les électeurs français de ce district n'oublieront pas, en ce jour, le grand devoir qu'ils ont à remplir, savoir; d'aller aux polls avec un esprit de détermination et de voter en masse pour notre candidat français d'abord, et ensuite pour celui qu'ils jugeront le plus compétent de les représenter au gouvernement local. Nous croyons qu'il est de notre devoir de mettre nos nationaux sur leur garde contre les manœuvres qui sont mises en jeu pour nous ravir la dernière étincelle de liberté qui nous reste. Méfions-nous des fausses promesses qui nous sont faites. N'oublions pas que nous avons déjà été honteusement trahis par ces mêmes moyens. L'insulte qui nous a été faite en nommant un français au poste de commissaire des chemins et en le remplaçant ensuite par un autre personnage qui n'y avait aucun droit et donnant pour raison qu'il n'y avait pas un français digne de la position; cette insulte, nous en sommes certain, est encore vivace dans la mémoire de chacun de nous. Le temps de la revanche est arrivé. A nous de nous en servir et de prouver une fois pour toute, à ces gens qui n'ont aucune sympathie pour nous, que nous sommes fatigués de leurs tours de finesse et de duplicité. Montrons-nous à la hauteur de la circonstance, en répudiant ces cabales honteuses et indignes de tout honnête homme qui nous sont faites pour nous pervertir, et semer la haine et la discorde parmi nous. Nous désirons ici impressionner nos nationaux que dans toutes ces machinations, il n y a pas un grain de politique, comme on prétend nous le faire croire. Comme partie de l'électorat de ce district, nous sommes un facteur puissant. Etant unis, nous pouvons entrer dans l'arène avec confiance. Voilà la grande et principale raison qui fait faire des efforts inouis pour aliéner les esprits parmi nous. Empêcher les français d'obtenir leur juste part dans les affaires publiques, les réduire à l’état d'impuissance en semant les divisions parmi eux; tels sont les motifs qui agitent ces esprits turbulents qui nous assaillent de tous côtés Gardons-nous bien de nous laisser engloutir par ce torrent désastreux. Nous avons besoin d'unité aujourd'hui, nous en aurons besoin plus tard. Déjà, on dit avec un sans-gêne ironique que les français ne doivent pas avoir de représentant ni au gouvernement local, ni au fédéral. N'est-ce pas nous dire tout clairement ce qu'on prétend faire de nous aux prochaines élections fédérales ? Songeons-y et tâchons de montrer dès à présent que nous sommes déterminés de sauvegarder nos droits en allant, le 13 déposer notre bulletin en faveur de notre compatriote en attendant que nous ayions occasion de renouveler cet acte de patriotisme pour un compatriote aux élections fédérales.