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Journal
Année
1893
Mois
10
Jour
12
Titre de l'article
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Auteur
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Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
Nous attirons l'attention des Acadiens qui lisent le "Summerside Farmer" et le "Charlottetown Herald" sur les remarques offertes par ces deux feuilles, la semaine dernière, à propos de la convention des instituteurs acadiens qui a eu lieu le 27 septembre. Le "Farmer'' faisant allusion à cette convention dit, d'une manière dérisoire, comme de raison, que M. J. Oct. Arsenault est déterminé de n'avoir rien de moins en fait de français parmi nous, que du français parisien. Le "Herald," voulant montrer un esprit mieux cultivé que son confrère, renchérit et dit que M. Arsenault est déterminé de faire parler le français, ici, comme on le parle sur les boulevards de Paris, et que l'inspecteur espère qu'on ne le taquinera pas davantage pour le langage-patois que nous parlons actuellement. Il n'est pas probable que M. l'Inspecteur Arsenault, ni aucune des autres personnes qui ont pris part à la convention du 27 septembre aient songé à faire arriver tout d'un coup la langue française à l'état de perfection parmi nous. Le but de la convention des instituteurs acadiens est d'encourager l'étude de la langue française dans nos écoles. Mais, tels que nous sommes à présent, nous parlons français, et d'une manière assez intelligible pour nous faire comprendre très bien quoiqu'en dise le "Herald". Nous avons notre langue maternelle, que nous avons conservée et qui est reconnue et acceptée de tous les peuples policés, Nous ne savons pas trop si le "Herald" peut en dire autant. Après tout, si M. Arsenault et les autres qui sont à la tête du mouvement louable qui tend à nous perfectionner dans l'étude de notre belle langue française parviennent à introduire parmi nous du français à peu près comme on le parle à Paris, ils auront accompli pour leurs compatriotes un bienfait que le ''Farmer'' et le "Herald'' chercheraient en vain d'accomplir pour les leurs en important parmi eux les dialectes innombrables et inintelligibles de leurs ancêtres d'outre-mer.