Les acadiens de la Nouvelle-Ecosse et l'enseignement de l'Histoire

Journal
Année
1895
Mois
10
Jour
31
Titre de l'article
Les acadiens de la Nouvelle-Ecosse et l'enseignement de l'Histoire
Auteur
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2
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LES ACADIENS DE LA NOUVELLE-ECOSSE ET L'ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE. L'Evangéline, organe des Acadiens de la Nouvelle-Ecosse, fait un plaidoyer puissant en faveur d’un enseignement rectifié de l’histoire de l’Acadie dans les écoles élémentaires. Jusqu’à présent lesAcadiens des Provinces Maritimes ont eu à tolérer des notions d’histoire qu’ils savaient inexactes. Tant que le doute subsistait il leur était difficile d’exiger du gouvernement une rectification. L’ouvrage de M Richard, en dissipant tous les doutes, leur donne aujourd’hui le point d’appui nécessaire pour revendiquer la rectification que la justice impose. Nos frères Acadiens sont assez forts pour faire respecter leurs légitimes désirs et nous espérons qu’ils le comprendront et ne s’en tiendront pas à de vaines paroles. La partialité du compilateur des archives de leur province a été démontrée par M. Richard avec tant de clarté que 1es Acadiens feraient bien également de presser le Gouvernement pour en obtenir la compilation d’un nouveau volume d’archives. Tant que l’ancien subsistera il servira à fausser l’esprit des historiens de l’avenir. Puisque celui-ci est partial, malhonnête, tronqué et incomplet, il n’a plus sa raison d’être. On doit lui en substituer un autre, et pour que cet autre donne justice à tous, il convient qu’un Acadien soit l’un des commissaires chargés de cette compilation. Et pour que cette tâche soit remplie avec toute l’intelligence et le soin qu’elle exige, il serait désirable, croyons-nous, que M. Richard lui-même fut l’un de ces commissaires. Que les Acadiens s’unissent pour réclamer et exiger la justice qui leur est due en signant des requêtes dans toute l’étendue de la Province, et justice leur sera certainement rendue. Assez longtemps ils ont courbé la tête et subi en tout la volonté de leurs compatriotes anglais ; assez longtemps ils ont tenu l’attitude résignée de victimes étouffant leurs plaintes dans l’espoir de s’éviter de nouveaux malheurs. Les temps sont changés, ils jouissent de droits politiques égaux et leur nombre leur permet de tenir en mains la balance du pouvoir. Qu’ils utilisent leurs forces avec ensemble dans un but commun et si l’esprit de justice de la majorité n’est pas assez puissant pour leurs obtenir leurs justes demandes, l’intérêt politique le sera. Le meilleur moyen de commander le respect et d’obtenir de l’influence est de porter haut la tête et de revendiquer fermement ses droits dans toutes les occasions importantes.—L’Union des Cantons de l'Est. 10 oct, 1895.