Nouvelles de Moncton

NOUVELLES DE MONCTON Le conseil de ville de Moncton vient de donner à l’entreprise la construction d’un marché public, sur la grand’rue, côté sud, en face de la résidence du juge Botsford. Le contrat a été signé la semaine dernière et les entrepreneurs se sont immédiatement mis à l’œuvre. Le contrat a été accordé à MM. T. M. et T. B. Leblanc, pour les ouvrages de maçonnerie et à Peters Bros., pour les travaux de menuiserie. Le prix du contrat est de 846,995. Le marché qui aura deux étages, aura 150 pieds de profondeur et 60 de largeur. Le marché sera au premier, le second étant partagé entre une vaste salle publique pouvant contenir au-delà de 700 personnes, et les bureaux de la corporation. Les messieurs Leblanc sont des entrepreneurs actifs, et intelligents; de plusieurs années ils accaparent les plus gros contrats de Moncton. C’est à eux que la ville doit l’immense réseau d’égouts souterrains qui assainissent les rues; ils ont encore, dans cette ligne, d’immenses travaux à faire. L’an dernier ils ont construit l’église presbytérienne, la plus grande bâtisse du genre à Moncton. Les MM. Leblanc font honneur à leurs compatriotes. Les catholiques de la ville vont faire, au profit de l’Eglise Saint-Bernard, un grand pique nique entre Shédiac et la Pointe au Chêne, jeudi, 28. Le prix du passage, aller et retour, n’est que de 40 cts pour les enfants. On est actuellement à construire, sur le côté nord de la grand’rue, une patinoire d’une genre nouveau. On n’aura pas besoin de glace pour se livrer à l’exercice dans cet immense édifice; il suffira de s’ajuster des patins à roulettes sous les pieds, et vogue la galère. Combien de jeunesses inexpérimentées vont en faire des culbutes! Moncton s’agrandit vite. Les français augmentent rapidement en nombre et en influence. Le Dr L. N. Bourque exerce avec succès l’art d’Esculape et M. Edouard Girouard, qui tient un bureau d’avocat depuis à peu près un an, prend la défense de la veuve et de l’orphelin. Il y a ici deux hôtels acadiens, l’un tenu par M. On. S Léger et l’autre par M. Théophile B. Leblanc. Tous deux paraissent bien tirer d’affaire. J’allais oublier de dire que le chef de police est aussi un Acadien : M. Ferdinand Thibodeau a un vigoureux poignet, comme peuvent l’attester tous les malfaiteurs qu’il mène au violon. On vient d’installer les divers départements de l’Intercolonial dans les nouveaux bureaux dont l’entrepreneur vient de remettre la clef à M. Pottinger. C’est une superbe bâtisse, qui fait honneur à la ville et au gouvernement. Elle a été construite à l’épreuve du feu, et on dit que les flammes n’y auraient pas la moindre chance. Ce qui restait de la vieille bâtisse a été démoli. Les fonctionnaires de l’Intercolonial sont maintenant à leur aise, et le public, qui les loge si princièrement, pourra désormais obtenir à peu près tout ce qu’il voudra des chefs de bureau. La manufacture de serrures est toujours silencieuse, et on craint beaucoup qu’elle ne reste ainsi. Les affaires de la compagnie sont en liquidation. Il y avait pourtant de larges profits à réaliser dans cette industrie la maladministration a tout gâté. La raffinerie de sucre et la factorie de coton sont prospères. On y fait de grosses et bonnes affaires. La gare de Painsec, reconstruite neuf, vient d’être livrée aux autorités par l’entrepreneur, M. Teed, de Dorchester. C’est une belle bâtisse, peinte sur un plan tout nouveau, et qui frappe le regard. M. Julien Cormier, habile menuisier, du Haut de l’Aboujagane, était le chef des ouvriers. –Les journaux de Saint-Jean annoncent que M. l’abbé Ant. Ouellet, curé d’office de la cathédrale, a été nommé curé de la paroisse Shédiac, dont la déserte se faisait depuis son érection par le curé de la paroisse de Grande Digue, dont elle sera désormais séparée. M. Ouellet est à l’évêché depuis son ordination, c’est-à-dire depuis seize ans, et curé d’office de la cathédrale depuis le départ de M. l’abbé Michaud pour Bouctouche. La perte de Saint-Jean sera le gain de Shédiac.