Correspondances

Année
1884
Mois
6
Jour
12
Titre de l'article
Correspondances
Auteur
H. A. S.
Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
Correspondances Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dès maintenant ils reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. (Rev. XIV. 15) M. le rédacteur, Mardi dernier, au milieu d’un grand concours de fidèles, et de nombreux étrangers venus de toutes parts, pour témoigner de leur sympathie pour notre bon curé, et sa famille éplorée, avaient lieu les obsèques de M. de Veuve Trudelle, mère des Messrs les Révérends Az. Trudelle de Palmer Road I. P. E., et Jos. Trudelle de Shippagan, décédée au presbytère de cette paroisse samedi le 31 mai dernier. Mgr Rogers, Evêque de Chatham, avait voulu aussi rehausser par son auguste présence l’éclat de cette funèbre cérémonie. Ce fut Monseigneur qui chanta la messe et qui fit l’absoute. Au chœur on remarquait le Revd M. S. J. Doucet, ancien et toujours bien aimé curé de la paroisse; le Rév M. Pattenaude de Tracadie, le [illisible] M. Fitzgerald de Caraquet, le Revd. M. Cromby de Chatham, et le Révd M. Jos. Trudelle, fils de la regrettée défunte, et curé de cette paroisse. La levée du corps eut lieu au Presbytère et fut faite par le Révérend M. Patenaude. Le cortège funèbre se rendit ensuite à l’Eglise, où, comme nous l’avons déjà dit, Mgr. L’Evêque célébra pontificalement. Il était assisté de Messrs les Révds. Fitzgerald comme Diacre, et Cromby somme sous diacre M. le Révd. Patenaude agissait comme cérémoniaire. L’autel, la Sainte Table, la Chaire étaient drapés de crêpe noir; les rideaux des fenêtres étaient baissés et dans l’Eglise régnait une demi-obscurité qui tendait encore à rendre plus impressives ces imposantes cérémonies de la Ste Eglise Romaine. Qui n’a pas assisté à une messe solennelle de Requiem…………Qui n’a pas été saisi d’une sainte horreur en entendant cette Prose si émouvante, cette description terrible du redoutable jugement dernier, ce dies irae, chant toujours ancien et toujours nouveau, qu’on ne peut entendre sans se sentir remué jusqu’au fond de l’âme… Après la messe, immédiatement, avant l’absoute, le Révd. M. S. J. Doucet prononça un éloquent sermon. Il choisit pour son texte ces paroles de l’Apocalypse que nous avons mises en tête de ce rapport. Nous allons à la suite de cet article, et avec votre permission, M. le Rédacteur, essayer de reproduire cet excellent discours quoique nous craignions fort d’en détruire l’effet, par une reproduction tant soit peu infidèle. Monseigneur l’Evêque avait tenu aussi à adresser quelques paroles à l’assistance et faire l’éloge de la bonne mère qui reposait là dans le cercueil. Il la compara à la mère des deux fils de Zébédée, et à la mère de Saint Augustin, dans sa sollicitude pour le bien être spirituel de ses enfants; et faisant allusion à la vocation sacerdotale de deux des fils de la regrettée défunte : Comme la bonne mère des deux apôtres St. Jacques et St. Jean, elle a voulu, dit-il, que ses deux fils fussent assis l’un à la droite, l’autre à la gauche du Divin Maître. Mgr à cette occasion parla avec onction de l’influence pour le bien qu’une bonne mère possède sur le cœur de ses enfants… Nous voudrions pouvoir donner, ne fût-ce qu’une simple idée des belles et bonnes choses que Sa Grandeur voulut bien nous dire. Après le chant du Libéra, le corps, suivi du deuil et d’une foule nombreuse venue spontanément pour rendre les derniers devoirs à la mère de notre bon curé, fut porté au cimetière, où il reposera en paix jusqu’au jour où, au son de la dernière trompette, tous les morts se lèveront pour recevoir la récompense qu’ils auront méritée. H. A. S Lamèque, 6 juin 1884.