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Port d’hiver canadien.
La question d’un port d’hiver canadien, par lequel devront passer les marchandises destinées au Nord-Ouest ou les produits qui en viendront par le chemin de fer du Pacifique, occupe sérieusement l’attention publique par le temps qui court. Le Sun, de Saint Jean, le Herald, d’Halifax, font ressortir la nécessité de faire de l’une de ces deux villes le débouché du trafic du Canada pendant l’hiver.
De leur côté les Américains ne sont pas endormis; Boston, Portland travaillent activement à attirer dans leur port le commerce que le Canada se doit de faire lui-même sur son propre territoire.
Pas un Canadien–et nous sommes tous Canadiens–ne doit vaciller sur ce chapitre. Il est de la plus haute importance, pour la sauvegarde des grands intérêts nationaux, que le trafic de l’Ouest, le commerce transcontinental que créera le chemin de fer canadien du Pacifique, prennent l’océan dans un port de mer canadien. La députation des provinces maritimes devra trouver dans celle des provinces d’en haut un auxiliaire décidé pour insister auprès du gouvernement fédéral sur la nécessité de faire de Saint-Jean et Halifax les débouchés du commerce pendant l’hiver.
M. Domville, député de Kings, a publié à ce sujet une lettre dans laquelle il se fait l’écho du sentiment universelle dans cette province.
La Gazette, de Montréal, qui cite la lettre de M. Domville, accompagne le vœu de ce dernier de l’importante déclaration qui suit :
Nous sommes de cœur et d’âme avec M. Domville, et ce monsieur peut compter sur l’actif appui de ses collègues ministériels en Parlement pour le triomphe de la politique qu’il formule si patriotiquement.
« Le chemin de fer du Pacifique doit être construit, et le trafic du vaste Nord Ouest doit être développé dans l’intérêt des chemins de fer et des ports canadiens, et non des chemins de fer et des ports américains.
« En dépit des cris contre « le monopole, » lancés par l’opposition, le gouvernement sera énergiquement soutenu dans cette voie. »