Une lettre sympathique

Journal
Année
1893
Mois
12
Jour
7
Titre de l'article
Une lettre sympathique
Auteur
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Page(s)
2
Type d'article
Langue
Contenu de l'article
UNE LETTRE SYMPATHIQUE. Les canadiens songent-ils quelquefois à nous, leurs frères de l’Acadie? Quelques pessimistes ont prétendu que nous étions oubliés là bas, sur les rives du St-Laurent et ailleurs, mais qu’à cela ne tienne, les Acadiens vivent pour leurs frères du Haut Canada. Plusieurs nous en ont donné des preuves par des années de sacrifice, des voyages périlleux entrepris en vue de montrer au inonde ce que sont réellement les Français qui vivent dans nos provinces du bord de l’eau. Inutile de les nommer : ils sont trop favorablement connus ; inutile de leur faire des éloges : leurs noms appartiennent à notre histoire. Un de ces hommes aimant les hommes nous écrit à de rares intervalles, mais ses lettres sont toujours des messages agréables. La dernière, en date du dix-sept novembre parle en ces termes : “Inutile de vous dire encore que je lis l’Evangéline avec beaucoup de plaisir et de profit. Je me félicite de la bonne idée que j’ai eue, il y a trois ans, de m’abonner à votre journal. On y gagne toujours à connaître ses compatriotes en quelque pays qu’ils soient ; et assurément la Nouvelle-Ecosse est trop voisine de Québec et d’Ontario pour qu’il nous soit permis d’ignorer l’histoire quotidienne de nos frères de chez vous. Cette histoire, je la trouve chaque semaine dans l’Evangéline. Du reste, s’il y a au Canada-français une portion intéressante de notre peuple, ce sont bien sans contredit les Acadiens.” Nous ne sommes pas autorisé à publier cette lettre, mais l’extrait que nous venons de faire est trop digne de la connaissance de nos lecteurs pour que nous les en privions. Au demeurant, nos motifs excusent suffisamment notre liberté. Les Canadiens-français songent-ils quelques fois aux Acadiens? Questions bien singulière, mais . . . . ç’a été si souventes-fois discutée. Oui, les Canadiens qui pensent pensent à nous et, nous, les Acadiens, nous n’oublions pas que nous avons dans les régions supérieures du pays des frères et des amis, des rameaux de la vieille comme nous.